𝐋𝐈𝐄𝐁𝐋𝐈𝐍𝐆

17 | Kaiser

« Mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour. »
Molière.

2 semaines.

15 jours.

15 putains de jours qu'Ezra a décidé de m'éradiquer de sa vie.

Malgré les centaines de messages que je lui envoie, les centaines d'appels que je lui laisse, et malgré les bouquets de lys blanches que je lui offre.

Les lys sont ses fleurs préférées, je me souviens l'avoir entendu parler de ça au téléphone avec son père une fois.

Ce soir, nous sommes le 24 décembre, ce soir signe la fin définitive d'Ezra et de moi.

Et cette idée me met hors de moi, merde, je la croise tous les jours au stade, elle agit comme si de rien était, sourit comme si de rien était, vis sa vie, comme si je n'avais jamais existé et bordel, qu'est ce que ça fait mal.

L'ignorance de la personne qui compte le plus pour vous est semblable à une blessure physique, j'ai lu un jour. Mais je n'avais pas vraiment pris cette phrase en compte, du moins jusqu'aujourd'hui.

— Monsieur ?

Cette appellation me sort de mes pensées, et je relève les yeux vers Anselm, mon manageur.

— La séance photo est terminé, de même pour les papiers, tout est acté et signé.

Ah oui, c'est vrai.

Ce matin, j'avais une séance photo à faire pour Noël là avec le club, et elle vient de prendre fin.

Il était temps.

Enfin bref, c'est enfin terminé alors je me lève du fauteuil sur lequel j'étais assis et m'en vais vers les vestiaires, prendre une douche et rentrer.

L'eau chaude entre en collision avec mon épiderme et soulage mes muscles, la sensation est agréable, mais pourtant, je ne me sens pas bien.

Je ne reste pas plus de quinze minutes dans la douche avant de sortir de cette dernière et de m'habiller. Simplement, un pull noir et un jogging de la même couleur.

Enfin, je me dirige vers le parking du club, où se trouve ma voiture.

Je monte dans celle-ci, et m'attache, et puis je relève les yeux.

Pile à l'heure.

Je vois ma miss, elle sort de sa petite voiture qu'elle vient tout juste d'acheter, enfin "petite" pour un class G n'est pas le mot adéquat.