🗝️𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈🗝️

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Parfois, dans les moments les plus ordinaires, l'étrange et le mystérieux frôlent nos vies comme un souffle imperceptible. Les derniers frissons d'octobre avaient déjà enveloppé Valnuit, et chaque maison du village-y compris la nôtre-se parait fièrement de décorations macabres. Les citrouilles sculptées aux sourires cruellement tordus, les guirlandes de toiles d'araignée, et les squelettes accrochés aux portes semblaient donner vie aux récits les plus sombres que je chérissais.

Je parcourais les rues du village avec mes sœurs, Sélène et Lina. Leurs rires résonnaient dans l'air frais comme un carillon mélodieux. Sélène, avec ses gestes gracieux et son air distingué, incarnait la quintessence de la sophistication. Lina, la plus jeune, pétillait d'une joie enfantine, ses boucles sombres dansant autour de son visage couleur miel.

Pour moi, chaque coin sombre, chaque recoin de Valnuit, cachait des promesses de terreurs exquises et de mystères enfouis. Halloween représentait tout ce que j'aimais : la peur qui hérissait les poils, le voile mince entre le monde tangible et celui des ombres.

« Fériel, dépêche-toi ! » appela Sélène, interrompant mes songes. « Nous devons encore choisir nos costumes. »

Je les rejoignis à l'intérieur d'une petite boutique exiguë dont les étagères débordaient de vêtements dépareillés et de masques poussiéreux. Ici, nous espérions trouver des trésors inestimables pour nos costumes-aussi abordables que nécessaires. Une cloche tinta alors que nous franchissions le seuil, signalant notre arrivée au propriétaire, un vieil homme aux yeux perçants et malicieux.

Je me faufilai entre les rangées de costumes, où chaque pièce suscitait en moi une foule de possibilités. Finalement, mon choix se porta sur une cape noire bordée de fil d'argent, assortie à un masque vénitien énigmatique et des gants en dentelle ornementés de motifs occultes.

Sélène opta pour un costume de fée noire aux ailes scintillantes, tandis que Lina choisit un déguisement classique de sorcière, son chapeau pointu tombant presque sur ses grands yeux curieux.

« Il nous reste encore tant de préparatifs ! » s'exclama Lina, les yeux brillants d'excitation tandis que nous quittions la boutique avec nos trésors. Les étoiles commençaient déjà à percer le crépuscule, et une sorte de frémissement magique flottait dans l'air.

Retourner chez nous à la lueur du soir était une aventure en soi. Les lanternes de citrouille projetaient des ombres dansantes sur les murs de pierre, et chaque souffle de vent semblait murmurer de sombres secrets. Mon cœur battait à un rythme frénétique, une anticipation presque tangible à l'approche de la grande nuit.

De retour à la maison, nous avons fini nos derniers préparatifs : des toiles d'araignée artificielles et des squelettes en carton accrochés aux portails. Chaque détail devait être parfait pour la fête d'Halloween.

Le dîner fut une opération rapide et frénétique, tant notre enthousiasme pour la nuit suivante nous poussait à terminer nos corvées sans attendre. Les rires résonnaient dans la salle à manger, rebondissant contre les murs décorés de souvenirs de famille. Les yeux de mes sœurs pétillaient de malice alors qu'elles se penchaient vers moi, un sourire espiègle au coin des lèvres.

- Eh bien, dis donc, Fériel, tu as encore battu un record de vitesse pour finir ta soupe !s'exclama Sélène en croisant les bras d'un air faussement sévère.

- Oui, à ce rythme-là, tu pourrais participer à des compétitions, renchérit Lina, faisant preuve d'une théâtralité amusante en brandissant sa cuillère comme un micro imaginaire.

Je répondis avec une feinte indignation, tout en essuyant une goutte de potage au coin de ma bouche.

- Vous dites ça juste parce que vous êtes jalouses de mes compétences exceptionnelles en ingestion de légumes.

La valse de Lombre| Halloween novel (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant