🗝️𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈🗝️

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Je me figeai devant cette question sortie de nulle part, sentant tout mon corps tiraillé entre la peur et l'envie irrépressible de savoir qui avait parlé.

- Qui est là ?

Je fouillai l'ombre jusqu'à ce que mes yeux rencontrent deux prunelles vertes fendues par des pupilles étroites. Un chat noir se tenait là, m'observant avec une curiosité presque palpable.

- Ce n'est sûrement pas toi qui as parlé ? murmurai-je, incrédule.

- Et pourquoi pas ? répliqua-t-il en plissant les yeux, un éclat d'insolence brillant dans son regard. Les mystères ont souvent des langues que l'on n'attend pas, et les rêves ont la drôle d'habitude de donner la parole à ceux que l'on suppose silencieux.

Je restai un instant déconcertée. La rationalité se heurtait à la part de moi qui souhaitait croire que tout ceci n'était qu'un rêve, un jeu étrange dans lequel je m'étais engagée malgré moi. Mais puisque c'était un rêve, pourquoi ne pas le pousser à ses extrêmes ?

- Pourquoi suis-je ici ? demandai-je, tout en sachant que la réponse serait aussi déroutante que la situation elle-même.

- Pourquoi l'ombre cherche-t-elle le soleil ? Parce que dans l'enchevêtrement des ténèbres, il y a toujours un éclat de lumière à découvrir, répliqua le chat, sa queue sinueuse bougeant doucement. - Si tu veux comprendre, il te faudra entrer. Dans les ombres de ce jardin, les réponses dansent et chantent. Mais attention, chaque pas soulève une question, et chaque réponse cache une ombre.

Je levai une main hésitante vers la poignée argentée, froide comme le toucher de la mort elle-même. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale alors que j'ouvrais la porte lentement. Immédiatement, un vent rugissant me bouscula, son souffle glacial, comme une entité invisible gardant l'entrée.

Lorsque la porte s'ouvrit complètement, je découvris un jardin d'une magnificence surréaliste. C'était un monde où il semblait que le jour n'avait jamais daigné se lever, mais où la nature vibrait d'une étrange lumière. L'herbe, d'un bleu profond et lumineux, donnait l'illusion que je marchais sur le ciel étoilé.

- Bienvenue dans le jardin de Lumen, miaula le chat avec une intonation malicieuse.

La délicatesse d'un tissu, caressant ma peau avec une finesse onirique, me fit réaliser que j'étais vêtu d'une magnifique robe blanche en tulle. Elle me plongea dans un tourbillon de perplexité. La robe semblait avoir été tissée par des mains invisibles. Je me tenais là, enveloppé dans une beauté éthérée qui contrastait étrangement avec la peur rampante dans mon esprit. C'était comme si le monde avait basculé dans une version altérée de lui-même, et que j'étais à la fois spectateur et acteur d'un rêve troublant aux contours incertains.

Chaque pas que je faisais dans ce royaume enchanteur semblait être accompagné d'un écho ancien, un murmure de la nature elle-même. Les arbres aux branches torsadées s'illuminaient de lueurs bleutées, et les fleurs phosphorescentes parsemaient le sol, transformant chaque recoin en une scène de rêve.

- Et maintenant, demandai-je avec une certaine appréhension, où cela mène-t-il ?

- C'est là que réside l'énigme, jeune âme. Le chemin que tu empruntes dépend entièrement des questions que tu oses poser et des mystères que tu souhaites dévoiler, répondit le chat, sa voix se fondant dans la brume.

Je pris une profonde inspiration et fis un pas en avant, plongeant plus profondément dans ce monde étrange et merveilleux. La présence réconfortante et pourtant insolente du chat noir trottinait à mes côtés, ses paraboles et énigmes flottant dans l'air comme autant de lucioles. Ce jardin, avec ses ombres et sa lumière cachée, serait le théâtre de mon exploration.

La valse de Lombre| Halloween novel (premier jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant