Chapitre 7

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Les jours suivants furent remplis de discussions intenses, de réflexions interminables, et surtout de recherches. Lina et moi étions obsédées par l'idée de prouver ce que le livre disait. On avait besoin de preuves concrètes, quelque chose qui confirmerait notre lignée et légitimerait nos droits. Mais ce n'était pas aussi simple que de consulter des archives ordinaires.

On passa des heures à fouiller les bibliothèques de la ville, à chercher dans les vieux journaux et les documents historiques. Lina était sûre que quelque part, il y aurait des traces de notre passé, des indices qui montreraient que la lignée d'Altéris et de Ravesco n'était pas seulement une légende poussiéreuse. Pourtant, à chaque fois qu'on pensait être sur une piste, ça ne menait à rien. Les informations semblaient s'arrêter juste avant les événements qu'on cherchait à comprendre.

Un après-midi, alors qu'on examinait un registre des familles nobles de l'ancien royaume de Valéria, Lina ferma le livre en soupirant. « C'est frustrant. Tout semble avoir été soigneusement effacé. Il y a des références aux anciennes familles, mais rien de précis sur les nôtres. »

Je levai les yeux de mes propres recherches. « C'est presque comme si quelqu'un avait fait exprès de faire disparaître les informations sur nous. C'est pas normal, ce vide. »

Lina hocha la tête, ses lèvres pincées de frustration. « Je suis d'accord. Si nos familles étaient vraiment aussi importantes, il devrait y avoir des traces quelque part. Mais tout a été soigneusement effacé ou caché. »

Je fronçai les sourcils en réfléchissant. « Il reste un endroit qu'on n'a pas exploré... mais c'est risqué. » Lina me fixa, l'intérêt se ravivant dans ses yeux.

« Le palais du roi, » dis-je enfin, presque à contrecœur. « Si nos ancêtres avaient un lien direct avec le trône, il doit y avoir des documents, des archives ou des objets là-bas. »

Lina s'assit en arrière, les bras croisés. « Ça ferait sens. Les rois ont toujours gardé les documents importants dans leurs palais. Les preuves de notre lignée pourraient être cachées dans une section privée des archives royales. »

Je me mordis la lèvre, hésitante. « Mais tu réalises que s'introduire dans le palais serait extrêmement dangereux. Le roi a sûrement mis en place des mesures de sécurité, surtout dans les archives. »

Lina haussa les épaules, un sourire déterminé se dessinant sur ses lèvres. « On ne peut pas abandonner maintenant. Si les preuves sont là-bas, c'est notre meilleure chance de comprendre ce qui s'est passé et de savoir si on peut faire quelque chose pour changer les choses. »

Je pris une profonde inspiration. « Très bien. Mais si on fait ça, on doit être extrêmement prudentes. On ne peut pas se permettre d'être découvertes, pas avant d'avoir trouvé ce qu'on cherche. »

Lina me regarda avec ce regard confiant et déterminé que je commençais à bien connaître. « On trouvera un moyen d'entrer, Tsanta. On doit juste être plus intelligentes que ceux qui ont essayé avant nous. »

Une part de moi était terrifiée par l'idée de s'infiltrer dans le palais royal. Mais une autre part de moi... celle qui avait toujours ressenti le besoin de prouver qu'elle valait autant que n'importe qui d'autre... cette part-là brûlait d'envie de se lancer dans l'aventure.

Dans La Peau de Elian

Je m'appelle Elian, prince de Valéria, et aujourd'hui, mon père, le roi, avait décidé de bouleverser ma vie. J'étais assis dans son vaste bureau, entouré de meubles imposants en bois sculpté, où les portraits des anciens rois ornaient les murs, témoignant d'une longue lignée de souverains. La lumière du jour traversait les vitraux colorés, mais je n'avais guère le cœur à admirer la beauté de cet endroit. Mon père, le regard sévère, me fixait avec l'autorité dont il faisait toujours preuve.

« Il est temps que tu te maries, Elian, » déclara-t-il d'une voix ferme, qui ne laissait aucune place à la négociation.

Je pris une profonde inspiration, tentant de garder un ton respectueux malgré ma frustration. « Père, je ne me sens pas prêt à me marier. J'ai encore tant de choses à accomplir avant de songer à fonder une famille. »

Ses yeux se plissèrent alors qu'il se penchait légèrement en avant, ses mains reposant sur le bureau. « Ton devoir en tant que prince, ce n'est pas de choisir ce que tu veux, mais de respecter les traditions et de garantir la pérennité de la dynastie. Ce n'est pas une option, c'est une obligation. »

Sans attendre de réponse, il convoqua les serviteurs pour organiser une réunion avec les conseillers royaux, les membres influents de la noblesse, et quelques représentants du peuple. En peu de temps, le grand hall fut rempli de dignitaires et d'invités, tous curieux de savoir ce que le roi allait annoncer.

Mon père se plaça au centre de la salle, droit comme un pilier de marbre. « Mes chers conseillers, amis de la cour et représentants du peuple, j'ai décidé de rétablir une ancienne tradition oubliée. La cérémonie pour choisir l'épouse du prince héritier sera relancée. La sélection !»

Un murmure parcourut l'assemblée. Certains semblaient surpris, d'autres intrigués.

« Voici comment cela se déroulera, » reprit le roi, d'une voix solennelle. « Vingt jeunes filles, âgées de 16 à 20 ans, seront tirées au sort parmi les familles nobles et le peuple. Elles participeront à une série d'épreuves et de défis qui mettront à l'épreuve leurs compétences, leur grâce, et leur caractère. Celles qui échoueront ou ne se comporteront pas selon nos attentes seront éliminées. »

Le roi marqua une pause, laissant les murmures de la salle s'apaiser avant de continuer : « Toutefois, si au cours de l'événement, le prince apprécie particulièrement l'une des participantes, il pourra la choisir à tout moment, sans attendre la fin des épreuves. »

Les discussions redoublèrent d'intensité, les invités murmurant sur l'audace de cette règle et le retour de cette coutume. Je restai silencieux, mes mains serrées en poings. Je savais que mes objections n'avaient aucun poids face à la volonté de mon père.

Lorsque la réunion se termina et que la salle commença à se vider, je m'approchai du roi, bien décidé à exprimer mon mécontentement.

« Père, je ne veux pas de cette mascarade. Je ne veux pas qu'on me force à choisir une épouse parmi des filles que je ne connais pas. Je devrais pouvoir décider de la personne avec qui je partagerai ma vie. »

Le roi se tourna lentement vers moi, ses traits se durcissant encore davantage. « Ce n'est pas une mascarade, Elian, » répondit-il d'une voix glaciale. « C'est une tradition, une nécessité pour garantir l'avenir du royaume. En tant que prince, ton devoir est de mettre de côté tes désirs personnels pour le bien de Valéria. »

Je le fixai, le cœur battant, cherchant les mots pour lui faire comprendre mon point de vue. Mais je savais déjà qu'il n'y avait rien à faire. Sa décision était prise, et dans ce royaume, la volonté du roi faisait loi.

les aventures de Lina et TsantaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant