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Lilith, 1er septembre

L'été s'attardait encore, mais pas pour longtemps. L'air chaud du Massachusetts effleurait mes narines, chargé d'une promesse d'automne. Ce mélange de chaleur et de fraîcheur à venir avait quelque chose de doux, et je l'inhalais volontiers.

Bientôt, les meilleures saisons de l'année s'installeraient, avec leurs fêtes magiques : Halloween, puis Noël. C'était sans conteste mon moment préféré de l'année.

Je balaye les environs du regard, à la recherche de Maria Cruz, ma meilleure – et seule – amie ici, à l'université. Maria était en deuxième année de médecine comme moi. Sans elle, j'aurais probablement jeté l'éponge l'année dernière.

Soudain, tout devint noir. Les mains fines de Maria se posèrent sur mon visage.

— Devine qui c'est ! s'exclama-t-elle avant de retirer ses mains, éclatant de rire.

— Le professeur de médecine légale ? plaisantai-je en riant à mon tour.

Nous nous regardâmes, tentant de reprendre notre sérieux, mais après quelques secondes, nous éclatâmes de nouveau de rire.

— Sérieusement, Lili ? Monsieur Dubois ? répéta-t-elle en appuyant exagérément sur le « Dubois » pour lui donner un accent français.

— Excuse-moi, mais pour ma défense, Monsieur Dubois est plutôt séduisant, répondis-je en croisant les bras sous ma poitrine, feignant de bouder.

— Allez, viens, on va poser nos affaires au dortoir avant que Monsieur Dubois ne débarque et ne t'emmène à la morgue, répliqua-t-elle, un sourire moqueur aux lèvres.

Nous rîmes encore en traînant nos valises en direction de notre chambre. Celle-ci n'avait pas changé depuis le début de l'été, mais un bon ménage ne lui ferait pas de mal. Maria se laissa tomber sur son lit en soupirant comme si elle venait de courir un marathon.

— Alors, ces vacances d'été ? me demanda-t-elle, me fixant comme si elle espérait découvrir quelque chose de nouveau en moi.

Rien n'avait changé : toujours aussi pâle, mes cheveux roux encadraient mon visage, et ma petite taille restait inchangée. Je repensais à nos vacances en famille à Vancouver. Fille unique, mon absence laissait toujours un vide chez mes parents.

— Vancouver, et toi ? finis-je par répondre, levant les yeux vers elle.

Maria, avec sa peau mate, résultat de ses vacances sous un soleil lointain, et sa silhouette plus élancée que la mienne, sourit malicieusement.

— Sérieusement, Lili ? T'as même pas regardé mon Instagram quand t'étais à Vancouver ? J'ai passé l'été à Melbourne ! Et laisse-moi te dire, les hommes là-bas... c'est la plus belle vue que j'aie jamais vue ! s'exclama-t-elle, visiblement ravie de partager ce détail.

Je ne pus m'empêcher de rire. Maria et les hommes, ce n'était pas une grande histoire d'amour, mais c'était déjà plus mouvementé que ma propre vie sentimentale.

Avec un sourire encore aux lèvres, je déballai lentement mes affaires, écoutant Maria me raconter les détails de ses vacances. Elle parlait des plages australiennes, des soirées en plein air et, bien sûr, des garçons qu'elle avait croisés à Melbourne. Chaque fois qu'elle s'arrêtait pour reprendre son souffle, elle lançait une petite pique, me demandant pourquoi je n'étais toujours pas sortie avec quelqu'un, comme si c'était la seule chose qui comptait vraiment dans la vie universitaire.

— Allez, Lili, tu ne peux pas passer toute ta vie à Vancouver et à bosser sur tes bouquins ! me taquina-t-elle en secouant la tête. Tu es jeune, tu devrais en profiter un peu !

Nuit des âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant