Chapitre 14

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Cela fait déjà une heure que j'attends avec Leah dans la salle d'attente. Elle a eu la présence d'esprit de m'apporter mon Eprex, mais malgré cela, mes symptômes persistent. Quelque chose ne tourne pas rond ; je me sens vraiment mal, alors j'ai décidé de prendre rendez-vous directement avec un généraliste. L'avantage des grandes villes comme Los Angeles, c'est qu'on ne manque jamais de médecins. J'ai simplement utilisé ZocDoc, une plateforme en ligne de prise de rendez-vous, pour trouver un médecin disponible dans la journée.

La consultation va me coûter cher. C'est d'ailleurs pour cette raison que je n'ai jamais repris de rendez-vous avec un néphrologue depuis mon départ de New York, me contentant de renouveler mon ordonnance tous les trois mois chez un médecin conciliant. God Bless America.

Tout le long du trajet, nous avons parlé des événements des trois dernières semaines. Mon récit l'a glacée d'effroi, mais elle a fini par se rassurer en réalisant que rien de vraiment grave n'était finalement arrivé. De son côté, elle m'a expliqué que Tony avait tout fait pour me retrouver, sombrant dans une fureur incontrôlable — un comportement bien différent de son attitude habituelle. Je pense que sa rage était davantage liée à Luis qu'à l'idée de me retrouver. J'ai bien compris que j'étais la seule à penser à lui pendant tout ce temps. Je ne comprends toujours pas pourquoi il agit ainsi avec moi. Je sais qu'il a traversé des épreuves monstrueuses depuis son départ de la maison, mais je ne vois pas ce qui peut justifier une telle attitude envers moi. Qu'ai-je bien pu lui faire pour qu'il réagisse de la sorte ?
Leah m'a aussi mise en garde : il ne faut surtout jamais l'appeler "Anton", car cela l'énerve profondément.

— Madame Lopez ? nous interrompt la voix du médecin.

Je me lève, avec Leah sur mes talons. J'ai préféré prendre rendez-vous sous mon nom d'emprunt. Même si Luis ne représente plus une menace directe, celle de Christian reste bien réelle. Je ne peux me permettre aucune erreur d'inattention.

Nous suivons le médecin dans son bureau de consultation, où elle nous invite à nous asseoir en face d'elle.

— Que puis-je faire pour vous ? me demande-t-elle avec un sourire chaleureux.

— Eh bien... hésitai-je. J'ai une légère insuffisance rénale depuis mes 17 ans, que je traite avec de l'Eprex chaque semaine. Le problème, c'est que j'ai oublié de prendre ma dose à trois reprises, et les symptômes sont réapparus.

Son sourire s'efface soudainement.

— Comment avez-vous pu oublier de prendre votre traitement ? Vous a-t-on expliqué les risques ?

Je soupire, anticipant ses reproches. Elle doit me prendre pour une irresponsable. Si seulement vous saviez, docteur...

— Oui, je sais, me contentai-je de répondre.

— Quand avez-vous consulté un spécialiste pour la dernière fois ?

— Ça fait presque trois ans.

Elle me fixe un instant, puis note quelque chose dans son carnet, visiblement exaspérée. J'ai toujours eu l'impression que certains médecins avaient tendance à infantiliser leurs patients. Je comprends que recevoir des patients à la chaîne, cinq jours par semaine, puisse être épuisant, mais cette attitude m'a toujours agacée. Chacun a ses propres contraintes qui peuvent compliquer les suivis médicaux irréguliers.

— Venez, dit-elle en se levant pour m'inviter à la suivre vers la table d'auscultation.

— Quels sont vos symptômes ? demande-t-elle, en s'approchant alors que je m'assois sur la table et qu'elle met son stéthoscope autour de son cou.

Je lui décris mes douleurs lombaires, cette fatigue écrasante et la faiblesse qui persiste, pendant qu'elle poursuit son examen en me demandant de souffler, de tirer la langue, et toutes ces petites routines habituelles des médecins.

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3.9.2025Où les histoires vivent. Découvrez maintenant