Pov Evelyn :
J'observe la fête depuis mon coin de mur, jouant distraitement avec le bord de mon verre. Les autres rient, dansent, mais moi, je me sens à moitié ailleurs, absorbée par mes pensées.
C'est alors que je le remarque : Descamps, adossé non loin de moi, s'approche tranquillement, une expression énigmatique sur le visage. Il me fixe, un mélange de curiosité et de défi dans le regard.
- T'es vraiment venue ici pour passer la soirée toute seule contre un mur ? taquine-t-il, bras croisés.
Je lui lance un regard en coin, tâchant de dissimuler mon amusement.
- Peut-être que c'est la meilleure place pour observer les gens s'amuser, je rétorque.
Descamps reste silencieux, observant la foule avec moi un instant. Puis, sans me regarder, il murmure doucement :
- Ou peut-être que t'attendais quelqu'un pour te sortir de là.
Surprise, je le dévisage, sentant un sourire nerveux se dessiner malgré moi. Avant que je n'aie le temps de répondre, il attrape doucement ma main, m'entraînant vers la piste de danse avec une lueur de malice dans les yeux.
- Allez, viens. On va voir si la "reine de la bibliothèque" sait aussi danser, ajoute-t-il en souriant.
Mes barrières tombent, l'espace d'un instant.
Il me tire vers la piste, et même si j'hésite, son sourire confiant me pousse à le suivre. Je sens un mélange d'appréhension et d'excitation monter en moi.
Les lumières sont tamisées, la musique résonne dans la pièce. Nous arrivons au centre de la foule, mais pour moi, tout le monde semble disparaître. Il pose ses mains sur mes hanches, et instinctivement, je glisse les miennes sur ses épaules. Nos premiers mouvements sont un peu maladroits, comme si nous apprenions à danser ensemble pour la première fois.
Puis, peu à peu, la tension s'évanouit. Nos gestes deviennent plus fluides, plus naturels. Descamps me guide, et je me laisse surprendre par la douceur de ses mouvements, bien loin de l'image provocante qu'il arbore habituellement. Lorsqu'il me fait tourner, je surprends un regard plus tendre, presque attentif, et je sens mon cœur s'emballer.
Nous dansons de plus en plus proches, nos respirations se mêlent. Ses doigts glissent dans mon dos, m'attirant un peu plus vers lui. Je relève timidement les yeux et croise son regard intense, ce sourire en coin qui me fait perdre pied. Je me sens déstabilisée, mais je ne recule pas.
La musique ralentit, et nous continuons de nous balancer presque immobiles, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Il rompt le silence, son souffle effleurant ma joue.
- Alors... t'aimes toujours autant rester dans ton coin ? murmure-t-il avec un sourire dans la voix.
Je sens mon cœur s'accélérer, et nos visages se rapprochent encore. Sa main glisse un peu plus dans mon dos, son regard planté dans le mien, comme s'il cherchait une réponse sans poser la question.
Il est sur le point de se pencher vers moi, une certaine impatience dans le regard.
« Ce mec est vraiment insupportable. » avait dit Annick, il n'y a pas longtemps.
« mais si vous plaît,ne dites rien à personne, imaginez que Descamps soit au courant... Il va passer son temps à se moquer et être méchant. » avait dit aussi, Henry.
Avant qu'il ne s'approche davantage, je pose doucement une main sur son épaule, m'écartant juste assez pour rompre l'instant.
Il me regarde, surpris, levant les mains en un geste faussement résigné, un rire léger échappant de ses lèvres. Une ombre de frustration passe furtivement dans son regard.
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Sous les jupes des années 60 (Joseph Descamps)
Fiksi Penggemar"En 1963, Evelyn Whitmore, jeune militante pour l'égalité, arrive en France avec ses parents. Dans un lycée mixte, elle découvre un environnement où le sexisme est omniprésent et où les stéréotypes de genre façonnent les interactions quotidiennes. A...
