Chapitre III

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Malik


23h08

Mes doigts agrippent le rebord du plan de travail en marbre, je reprends le sixième shot et le bois cu sec, l'alcool brûle de plus en plus mon œsophage, la rousse devant moi grimace, d'un signe de main elle fait signe qu'elle arrête la partie, ses copines la prennent par les épaules pour l'emmener dans la foule pendant que plusieurs inconnus me tapent le dos, signe de compensation pour ma victoire du concours de shoot. Titubant parmi la multitude de personnes, je pars à mon tour, décidant de prendre l'air.

La fête bat son plein, les gens dansent sur un vieux son des années deux mille, certains sont sur la terrasse, à se rouler des pelles, d'autres préfèrent fumer des clopes en rigolant en groupe. Malgré l'alcool dans le sang, je me les gèle, un frisson parcourt mes bras, je passe une main sur mon visage et rentre finalement dans le salon. Ici, la chaleur est étouffante, la maison est immense, je ne sais pas où je suis, mais les parents doivent avoir du pognon pour avoir une telle baraque.

Les multiples lumières de couleurs parcourent la masse d'adolescents défoncés. Si dehors il n'y a presque personne, à l'intérieur, c'est un joyeux bordel. Les gens sont montés sur les tables de la cuisine et du papier toilette recouvre le lustre de la pièce centrale. Je me ressert un verre de punch dans un gobelet rouge et monte à l'étage.

Une porte est entrouverte, des gens en pleine hilarités, crient pour je ne sais quelle raison. En rentrant, la pièce est plongée dans la pénombre, seule une lumière de chevet est allumée et une forte odeur de beuh rentre dans mes poumons. La fenêtre est ouverte, mais il ne fait pas si froid pour autant.

Quelques gars sont posés sur un petit canapé, tandis que d'autres sont étalés à même la moquette.

Dans le lot, je reconnais Aaron et quelques gars de son groupe de potes. Je souris en le voyant complètement défoncer. Ce type fournit la came à tout le lycée, tout le monde connaît Aaron, il est tout autant populaire que l'équipe de football, seulement ce n'est pour les même raisons.

– Mon frère ! s'exclama Aaron.

Sa main bronzée claque dans la mienne, je salue ses potes pendant qu'il me cherche ce que je veux.

Je connais ce type depuis mon arrivée au lycée, c'est lui qui a commencé à fournir mes premiers joints. Combien de fois on s'est raconté notre vie en étant complètement mort à cause de sa came ?

Il me tend le sac d'herbe et je me pose à côté de lui, je lui donne un billet et un gars me passe un joint déjà allumé, que je prends volontiers, les discussions fusent, la moitiée de ce qu'on dit est complètement désorganisée parce que tout le monde est défoncé, les gars parle d'astronomie ou je ne sais quoi, je ne suis pas complètement ce qu'ils essaie de dire mais je les écoutent quand même, et plus je fument plus leurs histoire de planètes et d'étoiles me paraissent intéressante, je bois leurs paroles qui vont à deux à l'heure, mais qu'est ce que je me sens bien.

De la lumière s'infiltre dans la pièce, je relève la tête, une fille blonde vient d'arriver, les reflets de sa robe à paillettes couleur or me pètent les yeux, elle parle avec un gars par terre, et les deux s'engueulent. Je me lève, salue les gars et repars en bas pour de nouveau repartir dehors et apprécier une nouvelle fois le calme de l'endroit malgré la musique en fond. Je rigole tout seul en pensant que je fais des allers-retours depuis tout à l'heure.

Je suis vraiment mort, ma tête cogne contre le mur de la maison et je me laisse glisser contre celui-ci, la meuf avec la robe à paillette est de nouveau là, avec le gars, les deux s'embrouillent de nouveau, un long soupir sort de ma bouche, je râle, n'étant plus au calme, j'ai l'impression d'être bloquée dans un rêve, leur discussion est tellement floue et j'ai l'impression qu'il me gueule dans les oreilles.

MYSTERIOUS STRANGEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant