Entre Ombres et Lumières

18: Le refuge des rêves

Le jour avançait doucement, et après leur conversation sur la plage, Gabriel et Elias décidèrent de passer la journée ensemble, sans agenda précis, profitant simplement du moment. Ils marchèrent longuement, parlant de tout et de rien, découvrant les moindres détails de cette plage qui semblait n'exister que pour eux. Chaque coquillage, chaque pierre polie par les vagues devenait une petite découverte qu'ils partageaient, ajoutant un souvenir à leur collection.

À un moment, Gabriel s'arrêta devant une petite cabane abandonnée nichée contre les dunes, son bois blanchi par le sel et le temps. Elle avait un air rustique, avec une porte qui pendait de travers et une fenêtre brisée par l'usure des ans. Il la contempla en silence, son imagination déjà en train de dessiner des plans dans son esprit.

— Regarde ça, dit-il en se tournant vers Elias, les yeux pétillants. C'est pas exactement une maison, mais on pourrait presque croire que c'est un avant-goût, non ?

Elias sourit en s'approchant, son regard suivant celui de Gabriel. Il pouvait presque voir l'image que Gabriel avait en tête, cette cabane transformée en un lieu chaleureux, un refuge où ils pourraient se retrouver.

— Ouais, répondit-il doucement, amusé par l'enthousiasme de Gabriel. Tu penses qu'on pourrait en faire quelque chose ?

— Pourquoi pas ? répondit Gabriel, le regard fixé sur la cabane comme s'il pouvait la transformer par la seule force de sa volonté. Ce serait peut-être temporaire, mais... on pourrait y mettre des choses à nous, en faire un petit coin rien qu'à nous, pour maintenant.

Elias hocha la tête. L'idée était folle, peut-être un peu utopique, mais c'était justement ce qu'il aimait chez Gabriel. Son imagination sans bornes, sa capacité à voir au-delà de l'évidence. Il tendit la main vers lui, serrant doucement ses doigts dans les siens.

— Alors on fait ça, dit-il avec un sourire. On va transformer cette vieille cabane en notre coin de paradis.

Ils passèrent le reste de la journée à s'imaginer les petites touches qu'ils pourraient y apporter. 

Elias proposa de faire un feu de camp devant, d'ajouter des lanternes pour éclairer les alentours la nuit. Gabriel, quant à lui, rêvait déjà d'installer des coussins à l'intérieur, d'apporter quelques livres et de transformer l'endroit en un coin de lecture parfait, bercé par le bruit des vagues.

Ils travaillèrent ensemble à remettre la porte en place, à dégager quelques morceaux de bois abîmés, et à balayer l'intérieur de la cabane pour en retirer le sable accumulé. À la tombée de la nuit, épuisés mais heureux, ils s'installèrent à l'intérieur, entourés de cette atmosphère simple et chaleureuse qu'ils avaient créée en quelques heures.

Assis côte à côte, Gabriel et Elias regardaient la mer par l'ouverture de la cabane, leurs pieds nus dans le sable. Le crépuscule les enveloppait d'une lumière douce, et le murmure des vagues semblait chanter pour eux seuls.

— Tu sais, dit Elias après un long moment de silence, je n'aurais jamais pensé me retrouver ici avec quelqu'un comme toi. Tu as cette façon de rendre chaque moment unique, même quand il n'y a rien de spécial autour de nous.

Gabriel tourna légèrement la tête pour observer Elias. Leurs regards se croisèrent, et pendant un instant, le monde autour d'eux sembla s'effacer, ne laissant que la chaleur de leur complicité.

— Peut-être parce que chaque moment est spécial quand tu es là, murmura Gabriel en souriant.

Ils restèrent ainsi, silencieux, profitant de la tranquillité de l'instant. Puis Gabriel posa la tête sur l'épaule d'Elias, laissant son esprit dériver vers leur projet de maison. Cette petite cabane n'était peut-être qu'une étape, un symbole de ce qu'ils construiraient un jour, mais pour le moment, elle représentait tout ce dont ils avaient besoin.

Alors que la nuit les enveloppait, ils s'endormirent côte à côte, leurs rêves peuplés de plans, de rires, et d'images d'avenir.