6: L'Éveil des Sentiments

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La soirée avait pris un tournant inattendu. Gabriel, adossé au canapé, observait Elias qui s'activait à préparer un lit de fortune sur le même canapé où ils avaient passé la soirée. Tout semblait irréel, suspendu dans un moment hors du temps, un espace où ni le passé ni le futur n'existaient vraiment. Seule cette nuit comptait.

Elias, de son côté, s'efforçait de masquer la légère nervosité qui s'était emparée de lui depuis qu'il avait proposé à Gabriel de rester. Il voulait simplement s'assurer qu'il rentre en toute sécurité le lendemain, mais il ne pouvait ignorer l'implication subtile de ce geste. Il se surprenait à être plus soucieux du bien-être de Gabriel qu'il ne l'avait initialement prévu.

- Voilà, le canapé est prêt, dit Elias en terminant d'arranger les coussins. J'espère que ça sera assez confortable pour toi.

Gabriel lui sourit, touché par l'attention. Il était étonnamment à l'aise malgré la situation inhabituelle. Pourtant, une certaine tension flottait dans l'air, légère mais palpable.

- Ça ira très bien, merci, répondit-il, en s'asseyant sur le canapé tout en observant Elias ranger le reste de la pièce.

Les deux hommes échangèrent un sourire complice. La soirée, bien que longue et déjà pleine de moments forts, semblait vouloir s'étirer encore, comme si aucune des deux parties ne souhaitait vraiment que cela s'arrête. Gabriel, lui, ne pouvait nier l'alchimie qui s'était créée entre eux. Cela faisait si peu de temps qu'ils se connaissaient, et pourtant, il ressentait cette étrange sensation de familiarité avec Elias, comme s'il s'agissait d'une connexion qui avait toujours existé, attendant simplement d'être découverte.

- Tu veux boire encore quelque chose avant de te coucher ? proposa Elias en jetant un œil à l'horloge murale.

Il était presque minuit, mais le temps semblait n'avoir aucune emprise sur eux. Gabriel hésita un instant, puis secoua doucement la tête.

- Non, je pense que je vais essayer de dormir. Sinon, je risque de ne jamais trouver le sommeil, dit-il avec un léger sourire.

Elias hocha la tête, puis se dirigea vers la porte de sa chambre.

- D'accord, je te laisse te reposer alors. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à me réveiller, d'accord ? Je suis juste à côté, dit-il en désignant sa chambre d'un mouvement de tête.

Gabriel acquiesça en silence, touché par cette sollicitude. Alors qu'Elias disparaissait derrière la porte, Gabriel s'allongea enfin, essayant de se détendre. Mais malgré la fatigue qui pesait sur son corps, son esprit restait en ébullition. Il repensait à la soirée, à ces instants où ils avaient ri ensemble, à la facilité avec laquelle ils s'étaient découverts. Il se permit de retirer son pantalon mais décida de garder son t-shirt, il n'était pas à l'aise à le retirer.

Après plusieurs minutes à fixer le plafond, Gabriel soupira. Il avait beau être fatigué, il sentait que le sommeil ne viendrait pas aussi facilement. Il se redressa légèrement sur le canapé, jetant un coup d'œil autour de lui. L'appartement d'Elias, baigné dans une lumière tamisée, avait quelque chose de réconfortant. C'était comme si cet endroit reflétait en partie la tranquillité et la générosité de son hôte.

Soudain, le plancher grinça légèrement et la porte de la chambre d'Elias s'entrouvrit. La tête d'Elias apparut dans l'entrebâillement, ses cheveux en bataille, visiblement embarrassé de déranger Gabriel à cette heure.

- Tout va bien ? demanda-t-il à mi-voix.

Gabriel esquissa un sourire amusé.

- Oui, tout va bien, répondit-il en haussant les épaules. Enfin, je crois que j'ai un peu de mal à dormir.

Entre Ombres et LumièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant