Le lendemain matin, le soleil se levait doucement, projetant ses premiers rayons orangés sur l'étendue calme de la mer. Gabriel s'éveilla avant Elias, les cheveux encore en bataille et les yeux un peu fatigués par le sommeil de la veille. Il resta un moment allongé, à regarder le visage serein d'Elias, toujours endormi. C'était un spectacle qu'il ne se lassait pas d'observer. Elias avait l'air si paisible, si détendu, comme si rien ne pouvait troubler sa tranquillité.
Gabriel savait qu'il devait profiter de ces moments de calme. Bientôt, ils devraient rentrer, reprendre leur quotidien, et ce moment sur la plage, loin de tout, ne serait plus qu'un souvenir précieux auquel il se raccrocherait. Mais ce matin-là, une idée persistait dans son esprit, quelque chose qu'il avait ressenti dans son rêve la veille et qui ne le quittait plus.
Doucement, il se leva, faisant attention à ne pas réveiller Elias, et alla marcher le long de la plage, ses pieds nus laissant des empreintes sur le sable humide. La brise marine était fraîche, emplie de sel et de promesses de liberté. Gabriel laissa ses pensées vagabonder, réfléchissant à tout ce qu'il ressentait, à ce qu'il voulait vraiment.
Il avait toujours aimé cette sensation de solitude apaisante que la mer lui procurait, ce sentiment d'être petit face à l'immensité de l'océan, mais en même temps connecté à quelque chose de plus grand. Et maintenant, il ne se sentait plus seul. Elias faisait partie de cette équation, de cette paix qu'il recherchait. Gabriel comprit que ce rêve qu'il avait eu, cette maison sur une plage privée, ce n'était pas simplement une vision éphémère, c'était quelque chose qu'il voulait rendre réel.
Après un moment, il entendit des pas derrière lui, et se retourna pour voir Elias marcher vers lui, les cheveux légèrement ébouriffés, un sourire encore endormi sur les lèvres.
— Bonjour, murmura Elias en s'approchant, sa voix encore basse et rauque de sommeil. T'es réveillé depuis longtemps ?
Gabriel secoua la tête, souriant doucement en voyant Elias frotter ses yeux pour chasser les dernières traces de sommeil.
— Juste assez pour profiter un peu du calme, répondit-il en haussant les épaules. Et réfléchir.
Elias s'arrêta à ses côtés, les mains glissées dans les poches de son sweat léger. Il observa Gabriel un moment, devinant que quelque chose tournait dans sa tête.
— Réfléchir à quoi ? demanda-t-il, curieux mais sans insister.
Gabriel hésita un instant, cherchant ses mots. Il ne voulait pas précipiter les choses, mais il savait aussi qu'il devait parler. Si ce rêve était devenu si clair, si présent dans son esprit, c'était pour une raison. Alors il se lança.
— Hier soir, j'ai fait un rêve, dit-il, sa voix douce mais déterminée. J'étais ici, sur une plage comme celle-là. Mais il y avait une maison... notre maison. Petite, simple, juste assez pour nous deux, avec une vue sur la mer. Et... je me suis réveillé en me disant que c'était plus qu'un rêve, que c'était quelque chose que je voulais vraiment.
Il se tourna vers Elias, cherchant son regard pour y lire sa réaction. Elias l'écoutait attentivement, ses yeux s'adoucissant à mesure que Gabriel parlait.
— Je veux dire... commença Gabriel, un peu plus hésitant. Je sais que c'est peut-être un peu fou, et je sais qu'on a encore beaucoup à régler dans nos vies avant de penser à ça, mais... je veux construire quelque chose avec toi, Elias. Quelque chose de réel, de solide. Et cette maison, ce serait notre endroit à nous, loin de tout. Un refuge.
Elias ne dit rien pendant un moment. Il laissa les mots de Gabriel s'imprégner en lui, les comprenant dans toute leur sincérité et leur vulnérabilité. Puis, lentement, il esquissa un sourire, et il y avait quelque chose de lumineux dans ce sourire, comme un rayon de soleil après la pluie.
— C'est drôle que tu dises ça, répondit-il finalement, sa voix pleine de tendresse. Parce que j'ai toujours eu ce rêve moi aussi, tu sais ? De construire quelque chose qui nous appartienne, qui soit rien qu'à nous, où personne ne pourrait nous déranger. Une maison sur une plage... ça semble être un bon début, non ?
Gabriel sentit son cœur se serrer d'émotion. Il n'avait pas osé espérer que ses mots seraient accueillis avec autant de compréhension et d'enthousiasme. Il se tourna complètement vers Elias, attrapant ses mains, et les serra doucement.
— Alors... on le fait ? demanda-t-il, un sourire timide mais sincère éclairant son visage. On construit cette maison ensemble ?
Elias hocha la tête, son sourire s'élargissant, et il tira Gabriel un peu plus près de lui, leurs fronts se touchant presque, les yeux dans les yeux.
— Oui, on le fait, dit-il doucement. Peu importe le temps que ça prendra, ou les obstacles qu'on devra surmonter, on la construira, cette maison. Ensemble.
Gabriel se sentit envahi par une chaleur douce et réconfortante, une promesse silencieuse mais puissante qui se formait entre eux. Pour la première fois, il se surprenait à penser à l'avenir non plus avec appréhension, mais avec espoir. Avec Elias à ses côtés, ce rêve n'était plus un simple mirage, mais une réalité qui se dessinait peu à peu, chaque jour un peu plus proche.
Ils restèrent là, debout sur la plage, les mains liées et les yeux fermés, laissant le bruit des vagues remplir le silence. Pour Gabriel, c'était plus qu'une simple promesse. C'était un engagement, une déclaration que, peu importe ce qui arriverait, ils continueraient à avancer ensemble, à bâtir quelque chose de beau, de fort, et de vrai.
Et ce matin-là, alors que le soleil montait lentement dans le ciel, Gabriel savait que peu importe où la vie les mènerait, cette maison sur la plage ne resterait pas un simple rêve. C'était un symbole, le reflet de tout ce qu'il espérait construire avec Elias : un foyer, un abri, et surtout, un amour qui ne cesserait jamais de grandir.
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Entre Ombres et Lumières
RomanceGabriel, un jeune artiste talentueux mais hanté par un passé douloureux, s'installe en bord de mer avec son compagnon Elias. Ensemble, ils construisent non seulement une maison, mais aussi une vie marquée par l'amour et la guérison. Au fil des jours...