prologue

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À toutes celles qui ont des cicatrices invisibles, À celles qui cherchent leur place dans un monde qui ne leur semble pas toujours bienveillant, À celles qui ont été adoptées et qui se demandent parfois d'où elles viennent.

À tous ceux qui vivent dans l'abondance matérielle,
À ceux qui ont des rêves, des réussites, et un compte en banque bien garni, Mais qui, malgré tout, ressentent un vide intérieur.

Lilith ouvrit lentement les yeux, la lumière crue du matin filtrant à travers les rideaux poussiéreux de sa chambre. Le monde lui sembla flou, comme si elle émergeait d'un rêve troublé. Elle avait toujours eu du mal à se réveiller, mais aujourd'hui, il y avait quelque chose de différent, une angoisse sourde qui pesait sur son cœur. Elle ne savait pas encore pourquoi, mais l'atmosphère de la pièce semblait plus sombre que d'habitude.

Le silence régnait, lourd et oppressant, comme une mer calme avant la tempête. Lilith se redressa lentement, le corps engourdi. Ses bras étaient marqués par des traces de fatigue et de douleur, souvenirs d'une nuit sans sommeil. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, ses yeux s'attardant sur les murs éraflés, sur les posters qui commençaient à se décoller, souvenirs d'une enfance joyeuse désormais lointaine. La chambre était remplie de choses qui parlaient d'elle, de ses passions et de ses rêves, mais tout cela semblait si éloigné de la réalité qui l'enveloppait.

Un frisson lui parcourut l'échine alors qu'elle se leva du lit. La pièce était froide, et elle se souvint qu'elle avait oublié de mettre le chauffage la veille. Mais ce n'était pas la température qui l'inquiétait. C'était la sensation d'un danger imminent, une intuition qui lui murmurait que quelque chose de terrible allait se produire. Elle secoua la tête, essayant de chasser ces pensées sombres, mais elles restaient accrochées à son esprit, comme une ombre qui refuse de disparaître.

Lilith se dirigea vers la salle de bain, le bruit de ses pas résonnant dans le silence. Elle se regarda dans le miroir et la réalité la frappa de plein fouet. Ses yeux étaient cernés, son visage pâle, comme s'il avait perdu toute couleur. Elle se pinça les joues pour essayer de raviver un peu de vie, mais le reflet qui lui renvoyait un regard éteint était un triste écho de son état intérieur. Elle avait toujours été celle qui souriait, celle qui essayait de faire rire les autres, mais aujourd'hui, elle ne pouvait même pas se reconnaître.

Elle se força à prendre une douche, espérant que l'eau chaude l'aiderait à se sentir plus vivante. Mais au fur et à mesure que l'eau coulait sur sa peau, elle se sentit submergée par une mélancolie qu'elle ne pouvait pas expliquer. Les souvenirs de moments heureux affluèrent, des éclats de rire avec des amis, des journées passées à dessiner et à rêver d'un avenir meilleur. Mais tout cela semblait si loin, comme un rêve dont elle venait de se réveiller.

Après sa douche, Lilith s'habilla avec des vêtements confortables, des habits amples qui l'enveloppaient comme une seconde peau. Elle avait appris à se cacher derrière des couches, à dissimuler ses émotions. Elle descendit les escaliers lentement, chaque marche lui semblant un défi.

En bas, l'ambiance était tendue. Son père était déjà là, assis à la table de la cuisine, le visage marqué par la fatigue et l'angoisse. Lilith ressentit une boule dans sa gorge. Elle savait qu'il luttait contre ses propres démons, mais aujourd'hui, le silence entre eux était lourd de reproches non dits.

Elle s'assit à la table, évitant son regard.

- Tu es en retard, grogna-t-il, la voix éraillée.

Lilith hocha la tête, sachant qu'il n'attendait pas de réponse. La peur montait en elle, mais elle essaya de l'ignorer. Elle devait être prudente, calculer chaque mot, chaque geste, pour éviter de déclencher sa colère.

Until thenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant