L'Alliance des Olympiens

7. Les Amazones (partie 2)

Plaines de Thessalie

Le camp des Galates avait un air de petit village. Ils semblaient s'être installés pour quelques jours aussi confortablement qu'une vie nomade pouvait le permettre. June regarda Shaina, Marin et deux de leurs aînées se retirer sous une tente avec Hilda et certains de ses guerriers pour converser et peut-être nouer une alliance. Du moins, était-ce comme cela que la plus jeune avait compris la proposition qui leur avait été faite. Et elle soupira. Puis elle accorda un regard rapide à ses autres sœurs d'armes. Malgré l'invitation courtoise de la reine celte, les Amazones restaient en retrait, près d'un des feux bordant la lisière du campement. La méfiance restait présente autant chez elles que chez leurs hôtes. Apparemment tous les Barbares ne parlaient pas grec. Cela étant, aucune d'elle ne connaissait leur dialecte. C'était finalement la barrière de la langue qui limitait les interactions entre les deux clans. Mais aucun des hommes originaires du Nord ne semblait se formaliser avec un peuple composé de femmes guerrières. Cela leur semblait naturel, ayant eux-mêmes pour chef une reine. Et si June avait bien compris, ce n'était pas un fait si exceptionnel que cela chez eux. D'ailleurs, à première vue, les femmes savaient aussi manier l'épée et elles disposaient d'une liberté plus grande que ce qui était de coutume dans les cités grecques. Elle regrettait de ne pas pouvoir discuter pour en apprendre plus sur leur culture. June avait toujours été de nature curieuse et sociale.

Finalement, June reporta son regard sur Geist. Cette dernière était allongée sur des couvertures près d'un feu. Un bandage de fortune entourait sa taille, se tâchant lentement de rouge. Son aînée s'était pris un violent coup de glaive au côté lors du combat. Et il était du devoir de June de la soigner, puisqu'elle était d'une certaine manière la guérisseuse des Amazones. Sautant du dos de sa jument, dont elle flatta l'encolure avec quelques mots de remerciement, elle attrapa son sac et se dirigea vers son amie blessée. Et elle s'agenouilla à ses côtés lui offrant un sourire rassurant quand leurs regards se croisèrent. Soulevant avec lenteur et douceur le bandage, la jeune femme blonde observa la plaie qui ornait le flanc de Geist. Cette dernière n'émit aucun gémissement de douleur, restant forte même dans la souffrance, fermant juste brièvement les yeux. June évalua l'ampleur de la blessure au mieux, consciente qu'elle devait la nettoyer pour mieux analyser les soins qu'elle devrait lui apporter. Son esprit réfléchissait déjà aux meilleures options de soin à prodiguer à sa sœur d'armes.

« Je peux t'apporter mon aide. », proposa une voix féminine très douce et aux accents chantants. « Je suis la Vate de mon clan. »

« Vate ?!? », répéta June sous forme de question. Ses doigts frôlèrent le manche de son fouet, une légère méfiance restant ancrée en elle.

« Le Vate est le devin et guérisseur chez nous, c'est une des fonctions religieuses. », expliqua la jeune femme à la chevelure dorée en s'agenouillant de l'autre côté de Geist. Elle conservait son sourire doux et bienveillant. Si elle remarqua que June serrait ses armes, elle ne fit aucun commentaire. « Je m'appelle Freya. Je suis la sœur d'Hilda. »

« June. », se présenta poliment l'Amazone, sans pour autant relâcher sa prise sur son arme. Son regard gris bleu observait le guerrier se tenant debout derrière Freya, qui la regardait avec méfiance, une main sur la garde de son glaive. Il était vraisemblablement prêt à la combattre pour défendre la jeune femme celte. Son attitude de protecteur légèrement agressif rendait June nerveuse. « Et j'ai juste appris l'art de la guérison avec ma mère et ma grand-mère. »

« Le rustre derrière moi, c'est Hagen mon époux. Crois-moi, malgré les apparences, il sait être aimable, serviable et faire preuve d'un grand sens de l'humour. Ce n'est juste pas évident à deviner lors d'une première rencontre. », déclara Freya en lançant un regard à son époux, consciente que l'attitude méfiante de June venait du côté surprotecteur d'Hagen. Et honnêtement même elle sentait ses muscles se tendre rien qu'en le regardant. « Et il va aller nous chercher de l'eau pure et claire pour qu'on puisse nettoyer la blessure de ton amie. N'est-ce pas Hagen, que tu vas nous rendre ce service ? », le congédia-t-elle.