16. Combat perdu d'avance

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Texte écrit dans le cadre du concours organisé par les Editions Fantasmia

Le thème était "un monstre sous le lit.

Il y avait des contraintes : entre 2500 et 4000 mots, de la SFFF, du YA ou NA

Le barème n'a pas été révélé.

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L'odeur du désinfectant saturait l'atmosphère, envahissant ses narines d'enfant. Les bruits de toux et les gémissements résonnaient dans l'immense salle et restaient prisonniers de ces murs immaculés où les patients s'entassaient. Malgré sa peau non-rasée, elle enfouit sa tête dans le cou de son père, essayant de faire taire les murmures incessants. Ses doigts emmurèrent le col de sa chemise, qui fut vitime de sa nervosité. Ils le tortuèrent, maltraièrent le tissu, canalisant ainsi les multiples tremblements qui naissaient des vagues de la foule et voguaient dans ses muscles infantiles. Elle y respira son parfum réconfortant en espérant que son anxiété s'y noierait. 

Les lèvres de son père se posérent alors sur sa tempe, lui rappelant qu'elle n'avait rien à craindre, qu'elle était en sécurité, entourée de ses bras protecteurs emplis d'amour. Sa main vint épouser les contours de sa tête et ses doigts jouèrent avec ses courtes mèches rebelles. Au-delà de l'aspect apaisant de la carsse, il lui transmettait sa patience et sa sérénité, sentiments qui le fuyaient. Rassurée par ce simple geste, elle se blottit au creux de son épaule et se laissa bercer par le rythme de sa cajolerie ainsi que celui de ses pas.

Le bruit des portes de l'ascensuer qui se refermaient sur eux la soulagea. Une barrière tangible s'était enfin élevée entre elle et cet océan de personnes où naviguaient le désespoir et la maladie. Le paisible ronflement des moteurs les accompagna tandis qu'ils les éloignaient de la source de son angoisse. Ses muscles se détendirent alors et elle recouvra le contrôle de ses mouvements. 

Puis les portes se rouvrirent, révélant cette fois-ci, un couloir ceint de murs vierges ntrecoupés de portes. L'unique touche de couleur était les étiquettes bleu ciel sur lesquelles étaient écrits les noms des patients résidents dans la pièce ains que les chaises - également bleues- qui reposaient contre le mur. 

Ils errèrent encore dans le labyrinthe qu'était l'hôpital avant que son père ne s'arrête finalement devant une porte affichatn le nom de "Niniel Obona-Ukufa¹".

Elle demanda alors à descendre, souhaitant être la première personne que sa mère verrrait. Lorsque ses pieds rencontrèrent le sol, elle sautilla pour attraper la poignée de la porte et enlever le dernier obstacle qui l'empêchait de se jeter dans ses bras. Dans son dos, elle entendit un petit rire qui s'était évadé de la gorge de son père. Contaminée par cet amusement contenu, un sourire releva ses fines lèvres juvéniles.Obsédée par son envie de retrouver sa mère, par sa joie d'enfin la revoir, elle en avait oublié son appréhension.

Le clic de la serrure résonna entre les murs qui emprisonnèrent son écho. La porte s'ouvrit, laissant s'enfuir les derniers raysons de soleil qui s'étaient égarés dans la pièce. Dès que l'embrasure fut assez grande pour qu'elle puisse s'y faufiler, elle courut. Elle ne prit aucunement le temps de regarder autour d'elle, d'examiner cette pièce où sa mère était confinée, isolée du monde, de sa famille...

Ses pas dirigèrent d'eux-mêmes vers le lit blanc où elle était allongée. L'entendant, sa mère se releva et lui ouvrit ses bras, prête à l'accueillir. Un sourire dansa sur ses lèvres, éclairant ses yeux éteints par la maladie. 

Mais soudain, elle s'arrêta dans sa course. La vie fuit ses muscles d'enfant qui furent paralysés. Dans sa poitrine, l'euphorie qui faisait battre son coeur se dissipa, chassée par la terreur qui se mela au sang de ses veines. La musique régulière de son souffle s'estompa tuée par l'imcompréhension qui envahit son esprit.

Au-delà des Mots...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant