Le Tartare

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Sans pour autant avoir vécu, je meus mon âme et l'étrangle,

Anxiété ma tyranne, j'enserre sur le cou la sangle,

Union, Ah! Que je m'obstine à conjurer,

Vautours, délectez vous de ma chair, la morale défigurée

Esclave de moi-même depuis maintes siècles, rivé dans ce piteux corps

Zeus, père, j'aperçois ta déception, mon acuité le désaccord.


Messie du désespoir, tel a été mon rôle dans un monde illusoire

Omission de la vertu, je m'esclaffe à la vue de ces bagatelles dérisoires

In naturalibus, je m'élance de la falaise, éployé, la lumière avant de déchoir.


Dantesque est ma vision de cette existence saumâtre,

Ensanglanté, marasme d'humanité, ma personne je dois combattre.


Méchanceté! Vois-tu la créature, ta création ?

Ou encore toi, solitude ! De toi je ne connais que l'aliénation,

Irrécusable est la haine dans mes entrailles, irrémédiable conciliation.


Moi aussi je rêve de ce paradis envahissant tes paroles avec jactance,

Être impassiblement mauvais, trop tard, indubitable acceptance,

Morose est le miroir portant mon reflet avec véhémence,

Elixir, abrège mes souffrances et nourris mon inappétence.


Et à votre malheur, je ne ressens guère l'opinel planté dans mon flanc,

Tartare, ouvre tes portes, mélodie est ton chaos sifflant.


Testament de ma fausse repentance, noyé dans les eaux marécageuses,

Ultra-violence, Magnum Opus, tempête saccageuse,

Extermination de la vermine Homme et ses péripéties ravageuses,

Zeus, père, délivre moi des élucubrations rongeuses par ta torture orageuse.


Lassitude, couard, malgré moi je dois persister,

Exister, j'ai cessé de chérir, ectoplasme, ma réalité, ma fausseté.  

AHMAD MEHDI RKIOUAK ©

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