اليتيم

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L'orphelin, étoile terne, apprend à ne plus aimer,

Pour tout le malheur des autres il est blâmé,

Muet niais, il s'égosille et souhaite s'exclamer,

Sourd monde immonde, conjure à le diffamer,

Rixe enflammée, ses mains trop abîmées,

Dégoût dépassé en une inouïe ire sublimée,

L'orphelin, étoile terne, apprend à ne plus aimer.


L'orphelin, oisillon infirme, estropié de ses ailes,

Exilé de tous, la cause, sa vulgarité mercurielle,

Pour lui, tribulations se succèdent en kyrielle,

À jamais condamné au cauchemar, à cette vie irréelle,

Gauchement, transcende l'indignation en voyelles,

Guère victime, mais mime à l'immense fiel,

L'orphelin, oisillon infirme, estropié de ses ailes.


L'orphelin, acteur s'esclaffant de l'humanité,

Offensé à la vue de leurs vaines abscondités,

Son avanie fort longtemps préméditée,

Ne sera que le reflet de sa maussade lividité,

Envers les hommes fidèles aux vulgaires trivialités,

Lui seul règne suprême au dessus de l'artificialité,

L'orphelin, acteur s'esclaffant de l'humanité.

AHMAD MEHDI RKIOUAK ©

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