DAYDREAM [DARK ACADEMIA]

3- AMARA

— LA CHALEUR DU CONFLIT —

Amara n'avait pas pu oublier Ayden. Pas encore. Ce type avait une façon de se glisser dans ses pensées, comme une épine qu'elle n'arrivait pas à retirer. Il l'énervait, la perturbait. Tout chez lui semblait conçu pour la rendre folle. Ses yeux sombres, son regard de défi, cette attitude pleine d'arrogance. Elle détestait ça. Mais au fond, elle savait que c'était plus compliqué que ça.

Ce matin-là, la chaleur était insupportable. Le soleil tapait fort, et l'air semblait presque étouffant. Amara ne pouvait plus supporter la chaleur, alors dès que ses cours étaient terminés, elle s'éclipsa en direction de la patinoire. Elle avait besoin de se détendre, de s'échapper. Sur la glace, elle savait qu'elle pouvait respirer, être elle-même.

En entrant dans le hall glacé de la patinoire, elle aperçut Ayden. Il était là, en train de discuter avec certains de ses coéquipiers, son regard concentré, les cheveux noirs retombant négligemment sur son front. Elle le repéra tout de suite. Ce mec... Toujours là, toujours à l'affronter dans son esprit, mais toujours difficile à comprendre. Elle soupira, attrapant ses patins et se dirigeant vers un banc.

Elle n'avait aucune envie de le croiser, mais en même temps, elle savait que l'univers avait une drôle de façon de la faire tomber sur lui à chaque coin de rue. Et ce jour-là, il n'allait pas la laisser tranquille.

Quand elle se leva et s'élança sur la glace, un vent frais la toucha, la calmer un peu. Les premiers coups de patins lui firent oublier la chaleur étouffante à l'extérieur. C'était ça, sa zone. Son espace. Là où elle n'avait pas à se soucier de qui la regardait.

Sauf qu'elle n'eut pas longtemps à profiter de la tranquillité.

— Alors, t'es venue te défouler aussi, hein ?

La voix d'Ayden. De nouveau. Amara n'eut même pas à se tourner pour le repérer. Cette voix, elle la reconnaissait entre mille. Elle ralentit le rythme, mais ne se retourna pas tout de suite. Il la suivait. Bien sûr qu'il la suivait.

— Quoi, t'as fini de frapper dans tes rondelles et t'es venu me rejoindre ici ? lança-t-elle sans le regarder.

Un léger rire, presque imperceptible, s'échappa d'Ayden. Il s'approcha d'elle, mais cette fois, il n'y avait pas de provocation dans sa démarche. Pas tout de suite. Il se contenta de l'observer, sa présence à côté d'elle presque palpable.

— C'est marrant, t'as l'air de vouloir m'éviter, mais je sens que t'es pas tranquille, dit-il, son regard perçant accrochant le sien.

Amara serra les dents. Pourquoi est-ce qu'il avait ce don de la mettre mal à l'aise, de lire en elle comme dans un putain de livre ouvert ?

— Ça te regarde pas, répondit-elle sèchement, avant de se tourner enfin vers lui. Si t'es là pour me parler encore de tes jeux de hockey, tu peux partir.

Mais Ayden ne bougea pas. Il la fixait d'un air presque curieux, un rictus en coin. Ce genre de regard qui, d'habitude, la mettait hors d'elle. Mais cette fois, c'était différent. Quelque chose dans sa posture, dans son regard, la faisait hésiter.

— C'est marrant. Je pensais pas que t'étais du genre à fuir à ce point, dit-il, sa voix plus basse, plus sérieuse. T'as l'air de vouloir me prouver que tu n'es pas comme les autres, mais je sais pas... T'es pas comme eux, hein ?

Elle fronça les sourcils, se rapprochant un peu plus de lui, défiant son regard.

— Et tu crois vraiment que je me prends la tête avec toi pour ça ? répliqua-t-elle d'un ton acerbe. T'as vu comment tu te comportes, Ayden ? Toujours à juger, toujours à critiquer. Mais tu crois que ça te rend quoi, ça ? Un putain de modèle, un mec « plus fort » que les autres ?