DAYDREAM [DARK ACADEMIA]

8-AMARA

— LE JEU DU SILENCE,
LES GLISSADES ET LES REGARDS —

                        Je suis en train de marcher dans le couloir, les yeux fixés devant moi, quand je sens une présence derrière moi. Une ombre, une silhouette familière. Je n'ai même pas besoin de me retourner pour savoir que c'est lui. Ayden Rodriguez. Ce connard qui me fait m'arracher les cheveux à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher de le sentir là, derrière moi, comme un putain de nuage noir, prêt à me tomber dessus à tout moment.

Je ralentis, juste un peu, espérant qu'il me laisse tranquille aujourd'hui. Mais non, bien sûr que non. Il s'approche, et je sais déjà ce qui va suivre.

— Eh, Davis. Sa voix froide me frappe de plein fouet. Je roule des yeux, sans même me retourner.

Il est juste là, à quelques pas, comme s'il attendait que je réagisse. Mais aujourd'hui, je ne vais pas lui donner satisfaction. Je vais ignorer ce connard et continuer mon chemin.

— Quoi encore, Rodriguez ? Je me tourne enfin pour lui faire face, les bras croisés sur ma poitrine. Il me regarde avec ce putain de sourire en coin, celui qui me donne envie de lui coller une claque.

— T'es en forme aujourd'hui, dis donc. Il n'a même pas l'air de s'inquiéter.

Ce mec est insupportable.

Je serre les dents. J'ai bien envie de lui balancer quelques mots bien choisis, mais je ne veux pas lui donner cette victoire. Je veux juste continuer ma journée sans qu'il vienne gâcher mon humeur. Je lève les yeux au ciel et commence à marcher, mais il ne me laisse pas tranquille.

— T'es pressée ou t'as juste pas envie de parler à un type aussi charmant que moi ? Sa voix se fait plus moqueuse, plus aiguë, et merde, ça m'énerve.

Je me tourne à nouveau, cette fois, je n'ai plus envie de jouer.

— Écoute, Rodriguez, si tu veux vraiment me parler, tu n'as qu'à dire ce que t'as à dire au lieu de jouer à ce putain de jeu.

Un silence. Et ça me frappe encore plus. Il ne répond pas tout de suite. Mais son regard... Ce regard froid, mais chargé de quelque chose. De quoi, je n'en sais rien. Un truc qui me fait avoir des frissons, comme si je le connaissais déjà trop bien. Je déteste ça.

Je m'attends à une réponse cinglante, à une réplique pleine de sarcasme, mais rien. Il reste là, à me regarder intensément, comme s'il essayait de lire dans mes pensées.

— Si tu veux vraiment savoir, c'est ça le problème. Il finit par parler, d'une voix presque trop calme. T'es pas facile à comprendre. Mais je suppose que c'est ce que tu préfères, non ?

Je fronce les sourcils. Pas facile à comprendre ? Ce mec est un vrai casse-tête. Un puzzle que je ne veux même pas résoudre. Je lève un sourcil, me défiant de lui répondre. Mais il reste là, inébranlable, avec ce regard qui me suit.

Je déteste ça.

Je fais un effort pour me concentrer sur autre chose, pour ne pas me laisser envahir par la colère qui commence à monter en moi. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur lui. Je me retourne encore, prête à m'éloigner. Mais il ne me laisse pas faire.

— T'as l'air de t'inquiéter pour quelque chose. Il me rejoint en quelques pas. Un petit secret, Davis ? Il continue à avancer avec une facilité déconcertante, comme si rien ne pouvait l'arrêter.

J'ai envie de lui crier dessus. De lui dire qu'il est un imbécile, un vrai con. Mais à la place, je respire profondément et serre les poings. Je vais lui donner satisfaction.