𝐄́𝐩𝐢𝐬𝐨𝐝𝐞 11

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𝐒𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 1, 𝐄́𝐩𝐢𝐬𝐨𝐝𝐞 11


𝐒𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 1, 𝐄́𝐩𝐢𝐬𝐨𝐝𝐞 11

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Je ne savais plus quoi faire... Mon esprit était tiraillé entre le désir irrésistible de m'inscrire au Studio, de me lancer dans ces auditions, et la peur omniprésente de décevoir mon père. Une partie de moi brûlait d'envie de poursuivre ma passion pour la musique, de chanter, de m'exprimer... mais une autre partie redoutait qu'il découvre la vérité. D'un côté, je voulais désespérément lui plaire, le rassurer ; d'un autre, j'étouffais dans ses attentes. Je savais que pour lui, la musique ne faisait que raviver la douleur de l'absence de maman. Mais pour moi... chanter était comme respirer. Dans chaque note, je me sentais vivante, moi-même.

Je me levai lentement, me dirigeant vers mon bureau. Dans un des tiroirs, caché sous quelques carnets et papiers, se trouvait le carnet de maman. Je le sortis avec précaution, comme un trésor fragile, et m'assis sur le lit, mes doigts caressant doucement sa couverture. En le feuilletant, je retrouvai des notes, des phrases griffonnées de son écriture élégante et penchée, et enfin... une photo d'elle. Mon cœur se serra, et un mélange de chaleur et de chagrin m'envahit. Elle me manquait tellement...

C'était le soir, et la maison semblait plongée dans le silence. Une idée me traversa soudain l'esprit. Peut-être que je pourrais... peut-être que je trouverais un peu de réconfort parmi ses affaires. Je me levai discrètement et, après un coup d'œil pour m'assurer que personne ne me voyait, je glissai jusqu'à la chambre où étaient conservés ses souvenirs, ses vêtements, ses objets... Par chance, la porte était entrouverte – Olga avait dû l'oublier.

Je la poussai délicatement et refermai derrière moi, comme si je pénétrais dans un sanctuaire. La lumière douce éclairait faiblement la pièce, faisant danser des ombres autour de moi. Je m'approchai de son dressing et passai la main sur ses vêtements. Leurs tissus, leurs couleurs, tout me rappelait sa présence, son sourire, sa voix... C'était comme si, en effleurant ses affaires, je me rapprochais d'elle.

Je remarquai alors sa coiffeuse, son miroir ancien, les flacons de parfum soigneusement alignés. Je m'assis et ouvris un tiroir, espérant y trouver un peu de son parfum, un souvenir de sa présence. Au fond, une feuille de papier jauni attira mon regard. Mes mains tremblèrent légèrement tandis que je la sortais et la dépliais avec précaution. C'était une lettre, écrite de sa main. Mon cœur battait plus vite en lisant les premières lignes :

"Ma chère Violetta,

Je t'écris cette lettre, depuis ce lit d'hôpital. Je sais que mes jours sont comptés, que bientôt je devrai m'en aller... là-haut.

Mais n'aie pas peur, ma douce, car même si tu ne pourras plus me voir, je resterai toujours avec toi. Tu n'es pas seule, et tu ne le seras jamais. Depuis là-haut, je veillerai sur toi chaque jour. Il y a papa, qui prendra soin de toi, comme il sait si bien le faire. Il y a aussi Olga et Ramallo, toujours fidèles et aimants. Et bien sûr, ta tante Angeles... Elle t'aimera de tout son cœur, j'en suis certaine.

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