OS Helenie

OS 24 : Fragile (2)

Salut à tous,
Voici la suite...
Bonne lecture ;)

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Lenie sentit immédiatement la tension d'Helena lorsqu'elles commencèrent à traverser la foule. Les gardes du corps, bien qu'il y en ait deux pour les escorter, semblaient s'agiter davantage à mesure qu'elles se rapprochaient du van. Leurs gestes étaient plus brusques, leurs attitudes plus protectrices, et cela ne faisait qu'accentuer le malaise d'Helena. Lenie, bien que préoccupée, ne lâcha pas sa main, cherchant par ce simple contact à la rassurer. Mais plus elles avançaient, plus elle ressentait le poids de l'angoisse d'Helena.

Quand elles arrivèrent enfin dans le van, la porte se referma derrière elles avec un bruit sec, coupant le monde extérieur. Le calme relatif de l'intérieur n'apaisa pourtant pas immédiatement Helena. Elle se recroquevilla contre la banquette, le souffle court, ses mains tremblantes serrant ses genoux comme pour se retenir de tomber dans un abîme. Lenie s'assit à côté d'elle, inquiète, mais elle ne savait pas par où commencer pour apaiser cette panique qui semblait la consumer.

« Helena... » La voix de Lenie était douce, mais elle sentait la tension dans sa propre gorge. Elle n'avait jamais vu Helena dans un tel état. Le souffle d'Helena était irrégulier, sa poitrine se soulevant et s'abaissant de manière désordonnée. Les yeux d'Helena étaient écarquillés, comme si le monde autour d'elle devenait flou.

« Respire avec moi, Helena... » Lenie posa doucement sa main sur celle de la jeune femme, sans jamais quitter son regard. Elle voulait qu'Helena sente qu'elle n'était pas seule, qu'elle était là, à ses côtés. Mais les mots semblaient insuffisants face à l'intensité de la crise que traversait Helena.

Helena tenta de prendre une inspiration profonde, mais son corps refusait de coopérer. La panique prenait le dessus, et Lenie pouvait presque la sentir se dérober sous ses doigts.

« Chut... calme-toi... Je suis là. » Lenie continua de la guider, de ses mots, de sa présence. Elle se pencha un peu plus près d'elle, cherchant à réduire la distance entre elles, à la faire se sentir protégée. Elle avait l'impression que chaque seconde qui passait les éloignait davantage, mais elle ne voulait pas céder à cette peur.

Finalement, après ce qui sembla être une éternité, le souffle d'Helena commença lentement à se réguler. Son corps se détendit un peu, et elle se permit enfin de fermer les yeux un instant.

La première chose que Lenie fit en entrant dans la chambre d'hôtel fut de se diriger vers le téléphone du bureau et de commander, comme un geste familier, presque automatique. Elle n'avait pas d'appétit, mais la soirée serait longue et elle savait qu'Helena en aurait besoin, bien que la jeune femme semblait complètement absorbée par la chambre autour d'elle. Ses yeux traînaient, passant de la fenêtre aux murs, comme si elle cherchait quelque chose pour l'ancrer dans le présent, mais sans jamais vraiment s'arrêter quelque part.

Lenie observa en silence, voyant que Helena était tendue, nerveuse. « Tu manges quoi ? » demanda-t-elle doucement, tout en se concentrant sur le téléphone, mais sans vraiment détourner son regard de la silhouette d'Helena.

« Rien, merci, je n'ai pas faim. » La voix d'Helena était faible, presque détachée, comme si elle parlait à travers un épais brouillard. Elle détournait les yeux, comme si elle espérait que Lenie ne verrait pas le creux de son estomac qui protestait bruyamment, une trahison de son propre corps.

Lenie la fixa un instant, un sourire triste aux lèvres. Elle connaissait trop bien cette attitude, celle de vouloir se dérober à toute forme de réconfort, même quand tout autour semblait la pousser à s'ouvrir. Elle soupira, un soupir lourd de compréhension et de frustration. Après un instant d'hésitation, elle composa le numéro de la réception pour commander deux pizzas. Une à la mozzarella et basilic, et une autre chèvre et miel, la préféré d'Helena en espérant qu'elle changerait d'avis.