Entre ombre et lumière

VIII

Maxime :

Mes bras sont enroulés autour de Rafe tandis que la moto prend de la vitesse. Nous errons dans la ville depuis plusieurs minutes à la recherche de Sarah.

— Ce n'est pas le van pourri des Pogues ? Me demande Rafe.

Je penche la tête sur le côté pour mieux voir et aperçois le véhicule un peu plus loin devant nous.

— Si, c'est bien lui. J'affirme en resserrant mes bras tandis que Rafe accélère pour les rattraper.

Topper nous suit de près et commence à klaxonner pour attirer l'attention du van des Pogues.

— Ils ont intérêt à savoir où elle est. Soupire Rafe d'un ton rude et irrité par la situation.

Je suis sûre qu'elle n'a pas volé Barry, ce n'est pas son genre.

J'ai envie de passer le reste de la journée avec les Pogues mais qu'est-ce que Topper va dire ?

Notre moto se porte à la hauteur de la fenêtre du conducteur du van, où John B est aux commandes, accompagné par Sarah.

— Arrête-toi tout de suite ! S'exclame Rafe.

Il accélère et s'arrête juste devant eux, les obligeant à faire de même. Mon cœur saute un battement suite à cette action précipitée. On aurait pu se faire écraser, bordel !

Rafe m'assiste pour descendre rapidement puis descend lui-même. Il enlève son casque en hâte et se dirige vers le van. Je fais de même tandis que mon frère se gare seulement.

Sarah sort du van en trompe.

— Qu'est-ce que tu fabriques ? T'es taré ou quoi ? Elle s'exclame en se pressant vers son frère.

Ça fait longtemps qu'il est taré, Sarah.

— Tiens, voilà, miss parfaite. Il répond directement.

— Qu'est-ce que t'as, t'es défoncé ? Elle le questionne plus énervé que jamais. Putain, Rafe, on aurait pu vous rouler dessus !

Elle se tourne vers moi et m'examine un instant, puis finit par me sourire en voyant que je vais bien.

— Je viens juste d'apprendre que tu braquais des gens, bravo. Il avoue en se rapprochant d'elle.

Le visage de Sarah se décompose, ce qui me fait comprendre tout de suite qu'elle n'y est pour rien.

— De quoi tu parles, Rafe ? Elle lui demande calmement.

— Il va dire quoi, papa, quand il va savoir que tu braques des dealeurs ? S'exclame Rafe en serrant les poings.

Je me sens de plus en plus mal à l'aise, j'ai l'impression d'être de trop.

— Je n'en sais rien, t'aurais pu me le dire s'il ne t'avait pas mis à la rue. Elle finit par s'exclamer.

À la rue ? Ward a mis son fils à la rue ? Il a sûrement dû en avoir marre de toutes ses conneries, mais de là à le mettre dehors, c'est un peu exagéré non ?

Même mon père ne m'a jamais mis dehors. Justement, il essaye de me retenir à la maison.

Rafe devient de plus en plus tendu.

— J'ai filé le fric hier à Barry et aujourd'hui, toi, tu le voles ?

Il crie de plus en plus fort, ce qui commence à me rendre un peu anxieuse.

— Je vais m'en occuper, ce n'est pas ton problème ! Elle s'exclame.

— Ça va devenir mon problème si tu ne lui rends pas son fric, Sarah ! Il s'écrit, me faisant sursauter.