Le prince de Jorren {Fantasy MM}

Explications

Le lendemain matin après s'être restauré, Aaron emmena Niallàn dans la forêt, pour qu'il apprenne à se repérer. L'ancien soldat observait avec attention les environs. Il ne voulait surtout pas se perdre et passer pour faible aux yeux de l'Archer.

Lorsqu'ils arrivèrent non loin de l'un des postes de garde, Niallàn désigna les arbres dans lesquels étaient dissimulés plusieurs rebelles :

— Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi autant de protection ? Tu n'avais pas dit que les habitants d'Efrijan craignaient de s'aventurer dans la forêt ?

— C'est exact. Mais nous préférons être prudents. La preuve, ton arrivée nous a tous surpris.

— Hum. Si j'ai bien compris, j'étais assez loin des sentinelles. Personne n'aurait pu me repérer.

— Mais les patrouilles, oui. C'est pour cela que j'ai décidé de les tripler. Et pour répondre à ta question, j'ai sous ma responsabilité des hommes, des femmes et des enfants. Si nous défendons la même cause, en tant que responsable de cette troupe, je dois veiller à ce qu'il ne leur arrive rien.

— Pourquoi Korag est-il toujours au pouvoir après quinze ans ? Ton groupe existe depuis qu'il a tué l'ancien roi non ?

— Pas tout à fait. Rory, Nyssa et moi nous sommes installés à Jorren quelques mois plus tard. Et...en fait, les premières années, nous les avons surtout consacrées à aménager les ruines du château, à faire en sorte de devenir autonomes, de pouvoir nous vêtir, nous nourrir et fabriquer nos armes seuls. Ainsi que tout le mobilier. En même temps, nous essayions de recruter des partisans. L'un de nous quittait Jorren et partait pour deux ou trois semaines dans le pays pour écouter ce qui se disait sur le tyran et pour observer les ravages dans le pays. Ce sont durant les quatre premières années que Korag a appauvri la population. Ensuite, nous avons pu commencer à entreprendre quelques actions.

— Pourquoi as-tu décidé de créer ce groupe ? demanda Niallàn.

— J'ai passé un pacte avec une enchanteresse. Un pacte de sang. Ce qui signifie que je dois respecter ce qui a été convenu.

— C'est-à-dire ?

— Le seul moment où Korag pourra être renversé, c'est au printemps prochain. Depuis que je suis arrivé dans la forêt, j'ai dû réfléchir à ce que je pouvais faire pour aider les habitants et contrarier le tyran. Ce sont mes missions principales.

Aaron expliqua ensuite qu'il n'avait pu réellement commencer que onze ans auparavant. Ils étaient à l'époque une vingtaine d'hommes et de femmes à vivre à Jorren et ne pouvaient se disperser. Ils attaquaient les convois qui transportaient les coffres remplis de l'argent du peuple. L'argent que Korag dérobait aux habitants d'Efrijan par l'entremise de dizaines de taxes qu'il avait instaurées au début de son règne. L'Archer et ses compagnons redistribuaient ensuite la monnaie de manière équitable dans tout le pays.

Plus les années passaient et plus la troupe de rebelles était capable de récupérer d'importantes sommes. Ainsi, le tyran n'avait à présent plus les moyens de renflouer autant ses caisses par le prélèvement des taxes.

L'Archer indiqua qu'il avait également réussi à créer un réseau d'entraide dans tout le pays pour fournir aux plus démunis de quoi manger chaque jour.

Aaron expliqua qu'il essayait aussi, grâce à un large réseau d'informateurs, d'empêcher les arrestations arbitraires qui s'étaient multipliées depuis l'arrivée de Korag au pouvoir. Il avait également fait évader plusieurs conseillers du souverain assassiné par le tyran.

— Et qu'est-ce que tu entends par contrarier Korag ? demanda ensuite Niallàn, après avoir écouté les explications d'Aaron avec attention.

— Attaquer les différents postes militaires, voler des armes et du matériel, retarder ou empêcher le départ de navires vers des pays avec lesquels Korag souhaitait s'allier. Des navires qui exportent des ressources dont manquent cruellement les habitants d'Efrijan. C'est aussi intercepter des courriers importants, tout faire pour que des partenariats avec d'autres nations ne soient pas établies.