Chapitre 21 : Première épreuve

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Alana 


Le froid était insoutenable. Il mordait ma peau, perçait jusqu'à mes os, comme si j'étais plongée dans une mer glacée. Tout autour de moi n'était que brume et obscurité. J'essayais d'avancer, mes pas s'enfonçaient dans une neige si profonde qu'elle semblait vouloir m'avaler. Je n'étais pas seule. Une voix familière résonnait, douce mais alarmée :

— Attention à la montagne glacée... La lumière se trouve dans l'obscurité.

Je m'arrêtai, la gorge nouée.

— Qui est là ? criai-je, ma voix se perdant dans l'écho.

Puis, je la vis, à peine une silhouette dans la tempête : ma sœur. Ses cheveux flottaient autour d'elle, comme animés par un souffle invisible, et ses yeux brillaient d'une lumière étrange.

— Rappelle-toi... La lumière dans l'obscurité...

Avant que je ne puisse lui répondre, un bruit sourd retentit, comme une explosion.

Je me réveillai en sursaut, haletante, la sueur perlait sur mon front malgré la sensation glaciale qui imprégnait encore ma peau. Je mis quelques secondes à me reconnecter à la réalité, les battements frénétiques de mon cœur résonnant à mes oreilles.

Un autre bruit sourd retentit, cette fois réel, provenant de l'extérieur.

— Qu'est-ce que c'était ? grogna Kaira en se redressant brusquement dans son lit.

Céleste, les cheveux ébouriffés, se redressa à son tour, l'air aussi perdu que moi. Avant que l'une d'entre nous ne puisse parler, une voix autoritaire retentit à travers le camp :

— Tous les guerriers doivent se rassembler au point central dans quinze minutes. Préparez-vous !

La panique s'empara de nous.

— Bordel, c'est déjà l'épreuve ?! lâcha Kaira en bondissant hors de son lit.

Sans perdre une seconde, nous nous préparâmes en silence, nos gestes nerveux et précipités. J'enfilai les vêtements que Seraphine avait donné aux servantes, une tenue pratique et ajustée, conçue pour résister aux éléments. Je remarquai que ni Kaira ni Céleste n'avaient de sac ou d'objets personnels avec elles.

Un frisson me parcourut, un résidu du froid oppressant de mon cauchemar. Incapable de l'ignorer, je pris discrètement mes gants en cuir, les glissant dans la poche intérieure de ma veste. Mon instinct me soufflait de prendre aussi mon téléphone. Pourquoi ? Je ne savais pas, mais je ne pouvais m'en empêcher.

Lorsque j'ouvris la tente, la vision du campement en effervescence m'accueillit. La nuit régnait encore, et tout autour de moi, les guerriers se pressaient dans une excitation mêlée de tension. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était, mais mon corps criait qu'il n'avait pas eu assez de repos.

— On y va, lança Céleste en me tirant de mes pensées.

Nous nous dirigeâmes rapidement vers le point de rassemblement. L'obscurité était encore épaisse, mais les torches et les lanternes dispersées illuminaient les silhouettes pressées des autres participants. Je scrutais nerveusement la foule, cherchant les visages familiers de notre groupe.

Ce n'est qu'après quelques minutes que je repérai Jace, Max et Démon un peu plus loin. Jace nous fit un signe de la main, et nous répondîmes en nous approchant. La conversation d'hier soir avec Démon avait pris fin, il m'avait confirmé que personne ne savait qui j'était a part lui il, avait rajouté de faire attention et qu'il ne serait pas toujours dernière moi. Nos regards se croisèrent rapidement me rassurent légèrement.

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