Chapitre 11

13 5 0
                                    


Come

Je me souviens de ces journées interminables à parcourir les vastes jardins du palais royal, l'air parfumé des fleurs de feu . J'étais alors un petit garçon plein de boue et d'égratignures, toujours pieds nus, peu importe les épines ou les pierres brûlantes. J'étais aussi obligé de suivre mes cours mais être le petit cancre ne me gênait pas.

Hector et moi, nous étions inséparables. Frères d'armes dans nos jeux, rois de notre propre imaginaire. Nous courions à travers les haies, nos rires résonnant dans le palais. - Côme, rattrape-moi si tu peux ! hurlait Hector.

Je le suivais, mes poumons brûlant , mais mon esprit restait libre. À cette époque, la magie était encore un mystère fascinant pour nous deux. Je me rappelle la première fois où j'ai réussi à créer une étincelle. C'était un jour d'orage, les nuages tremblaient comme une mer agitée au-dessus de nous.

-Regarde, Hector ! avais-je crié, mes doigts tendus vers le ciel alors qu'une minuscule flamme dansait au bout de mes ongles. Hector, avec ses yeux écarquillés, avait applaudi, sa voix se mêlant au grondement du tonnerre.

-Côme, tu seras le plus grand des maîtres du feu !s'était-il exclamé, et j'avais ri, le cœur gonflé de fierté et d'une promesse silencieuse de ne jamais laisser tomber mon ami.

Nous étions les princes de ce monde, et le palais, notre terrain de jeu. Les serviteurs nous observaient avec amusement , car chaque jour apportait son lot de frasques et de catastrophes. Mais derrière le masque de ces jeux d'enfants se cachaient les leçons de vie que nous apprenions : le courage, la loyauté et l'importance de l'amitié.

Mais les journées insouciantes s'effacent, comme les rêves au petit matin. Je devais remplir mon rôle de prince, assister a des conseils, apprendre d'avantage sur les autres mondes. Hector de son côté était devenu un guerrier il partait et revenait des ses missions en me contant ses récits les plus fabuleux et croustillants sur les créatures et les mondes. Mais un jour alors que j'avais fini mon cours de langues, je décidais d'aller rendre visite a ma mère, comme d'habitude je prenais le chemin le plus rapide. Montant sur les toits du château, et escaladant les loses je me retrouvais rapidement dans le salon. J'entendis sa douce voix chantonner comme elle le faisait au travers de sa chambre. Mais je n'étais pas seule des bruits se firent entendre près de la terrasse. J'ouvris doucement la porte, elle était entrain d'écrire. Les rideaux de la terrasse qui flottaient dans le vent désignaient personne à l'horizon.

- Côme entre mon chéri arrête de m'épier. J'eu un petit moment de surprise, rien ne lui échappait elle avait du m'entendre escalader.

- Désolé je ne voulais pas te déranger. Dis-je en rajustant mes habits plus convenablement.

Elle se tourne ver moi et laisse sa plume dans l'encrier.

- Alors ce cours de langue, tu vas pouvoir parler aux créatures de la planète skorus maintenant !

- Oui mais il me reste encore plein de son et de syllabe a apprendre, je levais les yeux, timide.

Je voulais être parfait et qu'elle soit fière de moi . J'allais lui raconter ma matinée mais un servant frappa a la porte.

- Entrez, dit elle en souriant .

- Ma Dame, voici votre collation, il posa le plateau près de ses feuilles et s'en alla en baissant la tête.

Elle pris le gâteau et le trempa dans son thé avant de le manger.

- Ha ! Enfin une petite pause, tu en veux ? La bouche pleine elle me proposa une tasse .

- Non merci je dois aller a mon cours d'algèbre. Mais on se voit pour le repas je dois te raconter comment j'ai mis le général a terre !

Elle eu un petit rictus avant de boire a sa tasse.

- Alors a tout à l'heure mon fils je t'aime.

Elle m'envoya un baisé avec sa main mais ses yeux qui était étincelant s'écarquillèrent, une toux sèche s'échappa de sa gorge. La tasse trembla dans sa main, éclaboussant du liquide chaud sur ses écrits.

Je la rejoint brusquement, la panique brouillant mes pensées.

-Maman ! M'exclamais-je d'une voix tremblante de peur.

Elle tenta de sourire, de me rassurer, mais une autre quinte plus violente la secoua. Ses doigts relâchèrent la tasse, qui se fracassa contre le sol dans un éclat de porcelaine brisée. Le thé se répandit comme une petite flaque . Elle poussa ses derniers soupires dans mes bras.

Mon père avait préparé des funérailles aussi noble que notre famille, et le tueur était un homme du pays de l'eau qui s'était infiltré et avait empoisonné ma mère. il avait était brulé vif dans la forêt comme un moins que rien.

Ces souvenirs, doux et douloureux, sont tout ce que j'ai gardé de ces jours. Ils sont les pierres sur lesquelles je me construit encore aujourd'hui, même quand la tâche semble insurmontable.

Des bruits depuis la fenêtre de la bibliothèque me sortent de mes pensées, je surveille Clovis et Alana qui s'affrontent dans un jacassement d'épée. L'entraînement de Clovis avec elle est devenue quotidien. Il prend son rôle au sérieux, contrairement à moi qui ait pris mes distances. L'incident de la semaine dernière, où Alana a failli perdre le contrôle, m'a convaincu qu'elle n'était pas du tout prête. Et je n'arrête pas de penser a la vision de Abrina et de ses mots.

Levy, avant de repasser le portail, m'a confié les dernières nouvelles : les royaumes sont tendus. Le seul arrangement qui semble possible est que Alana soit parée pour la sélection des guerriers, sinon tout ce que nous connaissons s'effondrera. Ils n'ont pas d'avancées sur l'attaque du skor, il ne parviennent pas a communiquer avec les autres mondes. Mais est-ce que Alana peut être une combattante et une reine ? Ou est-ce juste un espoir futile ? En le raccompagnant, j'ai surtout pensé à Hector, mon meilleur ami, dont je suis sans indices depuis qu'il a été envoyé en mission.

Retrouvant Clovis et Séraphine dans le vieux salon, loin des oreilles indiscrètes, je partage ce que Levy ma confié .

-La situation est plus tendue que jamais, dis-je, dissimulant mon agitation personnelle derrière une façade de calme.

-Les royaumes pourraient se fragmenter si Alana n'est pas prête pour les jeux et qu'elle prouve qu'elle n'est pas comme sa mère. Elle ne peux pas apprendre ce que nous avons appris depuis la naissance !

Séraphine, toujours aussi perspicace, hoche la tête, préoccupée.

- Alana doit et va être prête. Mais elle ne doit pas connaître toute l'étendue du problème, pas encore. Ça pourrait la dissuader d'accepter son rôle.

Clovis, qui n'a jamais été dupé par mes sentiments mitigés envers Alana, me lance un regard soupçonneux.

- Et toi, Côme, comment te sens-tu vraiment à propos de son ascension ? Peux-tu mettre de côté tes sentiments pour le bien de tous ?

Je détourne le regard, une pointe de culpabilité me traversant.

- Je ferai ce qui doit être fait pour notre monde.

Nous planifions en silence, chacun conscient des enjeux. Le départ vers la planète Sounds est dans trois semaines il faut qu'elle soit prête au moins pour la première épreuve.

Quand je quitte la pièce, je lance un dernier regard vers le jardin où Alana fait bouger son pouvoir de l'eau en souriant. Elle a l'aire innocente, et ne voit rien de ce qui ce passe. Mais comment pourrais-je lui en vouloir elle ne sait même pas qui elle est. De plus elle est contraint à être enfermé et s'entraîner d'arrache pied. Je suis perdu entre ce que je vois et ce que je sais sure ça famille.



Entre les mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant