Chapitre 21 : L'écho des chaînes

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Aiko reste immobile, le mot tremblant entre ses doigts. Je m’approche pour l’examiner, mais elle le replie rapidement, comme si me le montrer rendait la menace plus réelle.

— Qui a pu écrire ça ? je demande à voix basse.

— Je ne sais pas, murmure-t-elle, le regard fixe, mais ce n’est pas la première fois.

Ses mots me figent.

— Pas la première fois ?

Elle ne répond pas tout de suite, ses yeux gris balayent la pièce comme si elle cherchait un intrus. Puis, elle se détourne et s’assoit sur le canapé, posant le mot sur la table.

— Ils... ils veulent que j’arrête de chercher. Mais je ne peux pas, Suki. Je dois savoir ce qui est arrivé à ma sœur.

Je m’assieds à côté d’elle, posant doucement une main sur son épaule.

— Aiko, commence par m’expliquer. Tout. Tu dis toujours que tu veux me protéger, mais si tu continues à tout garder pour toi, je ne pourrai pas t’aider.

Elle hoche la tête, vaincue, et inspire profondément avant de commencer à parler.

— Ma sœur, Emi, a disparu il y a cinq ans. Officiellement, elle s’est enfuie, mais... je sais que c’est faux.

Sa voix se brise, et je vois la douleur briller dans ses yeux.

— Emi était brillante, continue-t-elle. Trop brillante. Elle travaillait pour un projet de recherche secret... quelque chose lié à la biotechnologie. Elle ne pouvait jamais en parler, mais je savais que c’était important. Et dangereux.

Je sens une vague d'angoisse m’envahir. Cette histoire dépasse tout ce que j’imaginais.

— Un jour, elle est rentrée chez nous paniquée, dit-elle, sa voix devenant plus pressée. Elle m’a dit qu’elle avait découvert quelque chose... quelque chose qui mettait sa vie en danger. Elle m’a fait promettre de ne jamais en parler à personne, puis elle a disparu la nuit suivante.

Un silence lourd s’installe.

— Et ces menaces ? je demande doucement.

Aiko se mord la lèvre avant de répondre.

— Elles ont commencé il y a quelques mois, quand j’ai commencé à poser des questions. J’ai contacté ses anciens collègues, fouillé dans ses affaires... quelqu’un a remarqué.

Elle désigne la boîte sur la table.

— Tout ce que j’ai trouvé est là, dit-elle. Mais je ne sais pas quoi en faire.

Je regarde la boîte, ressentant un mélange de curiosité et de peur.

— Aiko, dis-je doucement, tu ne peux pas affronter ça seule.

— Et je ne veux pas t’impliquer, réplique-t-elle aussitôt.

Je prends ses mains dans les miennes, serrant doucement.

— C’est trop tard, dis-je avec un sourire triste. Je suis déjà impliquée.

Elle ouvre la bouche pour répondre, mais un bruit étrange l’interrompt. Nous tournons la tête vers la fenêtre, où une ombre passe brièvement.

Aiko bondit sur ses pieds.

— Quelqu’un est là.

Elle attrape un objet métallique sur une étagère – un vieux tisonnier – et avance prudemment vers la fenêtre. Mon cœur bat à tout rompre tandis que je reste en retrait, guettant le moindre mouvement.

Elle ouvre brusquement les rideaux, mais il n’y a rien dehors, juste l’obscurité et le reflet de notre appartement.

— Probablement un animal, murmure-t-elle, mais je vois bien qu’elle n’y croit pas.

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Nous décidons de dormir dans le salon, ensemble, pour ne pas rester seules. Aiko s’endort difficilement, sa tête posée contre mon épaule, mais je reste éveillée, incapable de fermer l’œil.

Dans le silence de la nuit, mes pensées s’emballent. Cette histoire dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Une sœur disparue, des menaces mystérieuses, une vérité cachée... et maintenant, nous sommes peut-être surveillées.

Je regarde Aiko, son visage paisible malgré tout. Elle est si forte, si déterminée. Mais elle ne pourra pas porter ce poids seule.

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Le lendemain matin, je suis réveillée par le bruit d’une notification sur son téléphone. Aiko ouvre les yeux et regarde l’écran. Je la vois pâlir.

— Qu’est-ce qui se passe ?

Elle me montre le message :

> "Dernier avertissement. Reste en dehors de ça."

Avant que je ne puisse réagir, une autre notification apparaît. C’est une vidéo.

Aiko hésite, puis la lance. L’écran montre une pièce sombre, éclairée uniquement par une lampe vacillante. Une chaise est placée au centre, et dessus...

— Oh mon Dieu, murmure Aiko.

C’est Emi.

Elle est attachée, les yeux bandés, mais vivante.

La vidéo s’arrête brusquement, et un nouveau message s’affiche :

> "Tu sais ce qu’il te reste à faire."

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À suivre...

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⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

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