7_la vérité

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Soudain, une ombre apparut à côté de moi. En levant les yeux, je vis Monsieur Smith. Il avait ce regard à la fois inquiet et bienveillant, celui que je lui avais rarement vu.

— Je savais que je te trouverais ici, murmura-t-il.

Il s’assit à côté de moi, le silence de la nuit nous entourant. Après un moment, il tourna la tête pour me regarder attentivement, et son regard s’attarda sur ma joue encore marquée de rouge.

— (T/p), la marque… Il s’est passé quoi, vraiment ? demanda-t-il, sa voix presque douce.

Je me sentis prise au dépourvu. Jusqu’à présent, je m’étais toujours contentée d’éviter la vérité, de faire croire que tout allait bien. Mais cette fois-ci, je ne pouvais pas trop mentir, il ne me laissait aucune échappatoire. Je soupirai, hésitant entre la honte et le besoin de partager un peu de mon fardeau avec quelqu'un.

— C’est mon père, lâchai-je enfin, en cherchant mes mots. Il… il boit beaucoup. Quand il est comme ça, il… il perd patience. Je me suis pris une claque hier soir, et… voilà.

Alejandro resta silencieux, mais son expression changea en quelques secondes. Son visage se durcit, son regard se fit plus sombre, et il serra les poings, visiblement en colère. Cette réaction me surprit.

— Pourquoi… pourquoi tu réagis comme ça ? demandai-je, confuse. On ne se connaît pas tant que ça.

Il respira profondément, comme pour se calmer, avant de répondre.

— Je déteste la violence et l’injustice, ça me révolte, répondit-il. Personne ne mérite de subir ça. Encore moins quelqu'un comme toi.

Ses mots me troublèrent. Nous sommes resté un petit moment assis dans le froid, nous etions un peu perdu. Il se leva soudainement et, dans un geste qui me surprit, me tendit la main.

— Viens, dit-il en me regardant avec insistance. Tu ne vas quand même pas passer la nuit ici, surtout qu’il commence à pleuvoir. Pourquoi tu ne viendrais pas chez moi ?

Je fus d’abord hésitante, mais la pluie commençait à tomber. Finalement, j’acceptai, glissant ma main dans la sienne pour me relever. Nous nous sommes dirigés  vers sa voiture, et l’ambiance était devenue étrangement calme et réconfortante. Durant le trajet, nous parlions de choses légères, d'anecdotes amusantes, de nos goûts en musique. Il avait un rire apaisant, et cela allégea un peu l’atmosphère.

En arrivant chez lui, Alejandro me demanda si j’avais mangé, et je répondis que non. Il me regarda d’un air faussement réprobateur, comme un ami attentionné.

— Bon, dans ce cas, tu n’as pas le choix, je vais te cuisiner quelque chose, dit-il avec un sourire.

Il passa en cuisine et enfila un petit tablier qui lui donnait un air presque comique, mais aussi touchant. Une bonne odeur emplit bientôt la pièce, et je me sentis peu à peu enveloppée d'une atmosphère chaleureuse et douce, bien loin du chaos habituel de chez moi.

Alors que je le regardais cuisiner, mon téléphone vibra : c’était un message d’Hannah. Elle me demandait si j’avais terminé le gros devoir de philosophie. Mon sang se glaça.

— j’avais complètement oublié ce devoir !

Dans un élan de panique, j’attrapai mes affaires et me plongeai immédiatement dans le travail. C'était une rédaction complète. Alejandro jeta un coup d'œil amusé, continuant à cuisiner, tout en m’encourageant.

Après une trentaine de minutes, il posa enfin deux assiettes devant nous, et nous partagions un repas en tête-à-tête.

— C'est très bon mr Smith !

Par réflexe, je l’appelai encore "Monsieur Smith", mais il sourit, un peu moqueur, puis ajouta.

— Tu sais, je préférerais que tu m’appelles Alejandro, dit-il, un sourire au coin des lèvres. Surtout que nous sommes que tous les deux, pas besoin de toutes ces formalités.

Je ris légèrement, un peu gênée, avant d'acquiescer. Ce nom, si familier, me rapprochait soudain de lui d’une manière que je n’aurais pas imaginée. Après le repas, je me replongeai dans mon devoir, tentant de garder ma concentration. Alejandro, quant à lui, se posa un moment devant la télévision, mais je remarquai qu’il jetait des coups d’œil dans ma direction.

Au bout de dix minutes, il se leva discrètement et s’approcha. Voyant que je luttais pour avancer, il se pencha près de moi et chuchota dans mon cou :

— Besoin d’un coup de main, peut-être ?

Je fus surprise au débuts puis je me suis mise a sourire, reconnaissante, et acceptai son aide. Nous avons travaillé ensemble sur le devoir de philosophie, nos esprits cherchant des idées, ajoutant des références. Peu à peu, mes doutes s’effacèrent, remplacés par une complicité naturelle. Le temps passa sans que je m’en rende compte, et il était déjà 1h30 du matin lorsque nous avions enfin fini.

Exténuée mais soulagée, je levai les yeux vers Alejandro.

— Merci… vraiment, merci pour tout ce que tu fais pour moi, murmurais-je avec sincérité.

Il me sourit doucement, et je sentis que, malgré les épreuves, je n’étais pas aussi seule que je le pensais. Puis nous sommes parti dormir en se souhaitant bonne nuit.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 19 ⏰

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unstopable love (t/p)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant