Je me réveillai en sursaut, l'esprit embrouillé et le cœur battant à tout rompre. La lumière du matin filtrait à travers les rideaux, peignant la pièce de tons pâles. Un silence étrange régnait, lourd et pesant. Je tournai la tête, cherchant James, mais il n'était pas là. La couverture froissée à ses côtés était froide.
Un sentiment de vide m'envahit aussitôt, comme si son absence amplifiait tout ce qui me rongeait à l'intérieur. Je restai là, immobile, les yeux fixés sur le plafond, alors que les pensées tournaient en boucle dans ma tête. Chaque souvenir, chaque douleur, chaque peur semblait surgir à la fois, m'enveloppant dans un tourbillon oppressant. Je détestais quand il s'absentait sans prévenir. Souvent, il allait me chercher un croissant au beurre que je dévorais tant cette viennoiserie était réconfortante, je me délectais de chaque bouchée.
Puis, tout changea.
La pièce autour de moi commença à tourner lentement. Les murs, le mobilier, tout semblait se déformer, se tordre comme un rêve fiévreux. Mon souffle se fit plus court, et je fermai les yeux pour calmer le vertige. Quand je les rouvris, elle était là.
Une femme, debout devant moi.
Elle était magnifique. De longs cheveux bruns cascadaient sur ses épaules, et son visage semblait tout droit sorti d'une peinture. Ses taches de rousseur encadraient ses traits doux et délicats, comme une constellation gravée sur sa peau. Elle me souriait avec une chaleur étrange, une main tendue vers moi. Je ne comprenais pas vraiment comment elle avait pu se retrouver ici, mais le moment, hors du temps me paraissait totalement normal. Je ne fis que me lever, ne manquant pas de subir un vertige et une vision brouillée du noir, ma médecin me disait que c'était le manque de fer, j'étais anémique alors je devais me complémenter, néanmoins c'était difficile de trouver une régularité dans un traitement quand on ne sait jamais où est la réalité.
« Qui... qui es-tu ? » balbutiai-je, ma voix tremblante.
« Aude, » répondit-elle simplement, sa voix douce comme un murmure porté par le vent.
Je restai figée, incapable de comprendre ce qui se passait.
« Je suis là pour toi, Avelia, » ajouta-t-elle. « Je suis là pour t'aider. Pour te sauver. »
Un frisson parcourut mon échine. « Me sauver de quoi ? »
Avant qu'elle ne puisse répondre, mon regard fut attiré vers mes mains. Je tenais quelque chose. Je baissai les yeux, et mon souffle se coupa.
C'était la boîte de médicaments. Celle que James avait rangée la veille.
Comment était-elle arrivée là ? C'était en dehors de toute logique.
Ma poitrine se serra alors que la panique me gagnait. Je levai les yeux vers Aude, mais elle ne bougeait pas, son sourire toujours figé sur son visage parfait.
« Qu'est-ce que... » Je n'eus pas le temps de finir ma phrase.
Mes mains semblaient se mouvoir d'elles-mêmes, comme si elles ne m'appartenaient plus. Je regardai avec horreur mes doigts ouvrir la boîte, attraper les pilules une par une.
« Non... non, non, non ! » m'écriai-je, mais ma voix se perdit dans le chaos de mon esprit.
Avant que je ne puisse réagir, mes mains forcèrent les pilules dans ma bouche, et je ne pus rien faire pour les arrêter. Les avaler semblait une fatalité bien qu'elles roulaient dans ma gorge sèche. Le goût amer ne me lâchait pas et ma situation s'aggrava.
Le monde autour de moi se mit à trembler. Les couleurs se brouillèrent, les sons se déformèrent, et tout devint flou.
Aude, toujours là, se rapprocha de moi en courant, son expression empreinte de tristesse et de désespoir.
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Celles et Ceux
Science FictionUne jeune femme, en quête de stabilité dans sa vie d'adulte, se retrouve perturbée par des trous de mémoire inexplicables. Chaque épisode semble la rapprocher d'une réalité cachée qu'elle peine à comprendre. Un jour, l'odeur d'un parfum familier déc...