entre tension et vitesse

Chapitre : effet domino

Après l'intervention de Zak, Christian et Toto étaient parfaitement conscients que le secret qu'ils s'efforçaient de garder ne pourrait pas durer bien plus longtemps. Si Zak avait compris, il était évident que d'autres dans le paddock mettaient déjà les pièces du puzzle ensemble. Une fois qu'une rumeur commençait à circuler dans ce milieu, il était presque impossible de l'arrêter. Ce n'était plus une question de "si", mais de "quand" la vérité éclaterait au grand jour.

Le lendemain, malgré la tension palpable, ils s'efforcèrent de maintenir les apparences. Toto, fidèle à lui-même, arborait son masque d'impassibilité, ne laissant rien transparaître de ses pensées. Christian, pour sa part, continua de jouer son rôle de provocateur souriant, un sourire qui semblait toujours plus amusé qu'il ne l'était réellement. Mais, même sous les projecteurs des caméras, quelque chose avait changé dans leur dynamique. Un geste trop long, une attention particulière, une complicité flagrante que même les regards indiscrets de l'équipe ne pouvaient ignorer. Les gestes semblaient plus significatifs, plus tendus. Un sourire furtif échangé, une poignée de main qui se prolongeait presque trop longtemps. Il devenait de plus en plus évident qu'ils n'étaient plus les mêmes rivaux qu'avant.

Puis, ce fut le Grand Prix de Singapour. Le circuit nocturne, toujours aussi spectaculaire, faisait vibrer la foule et déployait son atmosphère électrisante. Mais, dans le paddock, une autre forme de tension s'installa, invisible, mais indéniable. Tandis que les monoplaces rugissaient sur la piste, une scène inattendue se déroulait dans les coulisses.

George Russell, qui avait promis de garder le silence après les avoir surpris, se retrouvait sous pression. Les membres de l'équipe Mercedes, toujours avides de potins, cherchaient à savoir s'il en savait davantage sur l'étrange alchimie naissante entre Toto et Christian.

— Allez, George, dis-nous ! Tu sais quelque chose, ça se voit, lança Lewis Hamilton, avec un sourire taquin et un éclat malicieux dans les yeux. George, toujours aussi loyal et discret, tenta de se dérober.

— Quoi ? Non, je ne sais rien, répondit-il en détournant les yeux, visiblement mal à l'aise. Mais le regard insistant de Lewis et l'intensité croissante de la conversation le forçaient à reculer dans ses retranchements.

— Si tu ne veux rien dire, c'est que c'est gros, répliqua Lewis, avec un sourire en coin. Allez, qui cache quoi ?

George se sentit piégé. Il savait que l'innocence ne pouvait plus faire illusion, que son silence serait interprété comme une confirmation. Finalement, il céda, mais avec une prudence évidente, pesant chaque mot avant de le laisser s'échapper.

— Disons juste que certaines personnes dans le paddock sont... plus proches qu'on ne le pense.

Lewis, surpris mais toujours aussi curieux, plissa les yeux, cherchant à démêler l'énigme qui se dressait devant lui.

— Ne me dis pas que tu parles de Toto et... Il marqua une pause, attendant la réaction de George, presque incrédule.

George rougit légèrement, son regard fuyant, et son silence en disait bien plus que n'importe quel mot. Cela suffit à Lewis pour comprendre. Ses soupçons se confirmaient, et il ne put réprimer un sourire amusé. Le secret, qui semblait si bien gardé jusque-là, était désormais entre les mains de tous ceux qui étaient prêts à voir au-delà des apparences.

Le paddock, déjà un endroit où chaque geste pouvait être amplifié et analysé, était désormais plongé dans une curiosité brûlante. Le murmure des rumeurs se propageait, portées par les regards et les sous-entendus, et chacun attendait que les protagonistes eux-mêmes se décident à lever le voile. Mais une chose était certaine : une fois qu'une rumeur s'enracinait ici, elle avait la vie dure. Et maintenant, plus que jamais, tout le monde attendait le moment où Christian et Toto, jusque-là maîtres du secret, seraient forcés de jouer leur dernier atout.