Chapitre 8 : Attention, traverse dangereuse

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Caterina - Miami

Je regarde l'horloge au-dessus de la cheminée de la villa. Les aiguilles marquent 18h45, ce qui me laisse juste assez de temps pour me préparer avant mon dîner avec Will. Une partie de moi est encore réticente, mais je ne me laisse jamais vraiment dicter par des doutes. J'ai accepté, alors j'irai. Mais avant ça, il y a une dernière chose à régler pour la journée.

— Caterina, il est arrivé, m'annonce Daniela en entrant dans la pièce.

Je me lève, ajustant ma veste en cuir noir, mon arme soigneusement dissimulée sous mon bras. L'homme de La Rocca que nous avons capturé ce matin est en bas, dans le sous-sol. Je n'ai pas beaucoup de temps, mais suffisamment pour faire ce que j'ai à faire. Quand il s'agit de ce porc, chaque seconde compte.

— Emmène-moi à lui, dis-je d'une voix froide, prête à en finir.

Daniela m'ouvre la porte du sous-sol, un endroit que nous utilisons rarement, mais qui a toujours son utilité dans des moments comme celui-ci. En descendant les marches, l'odeur métallique du sang me frappe légèrement. Je respire calmement. Ce n'est pas la première fois que je dois faire parler un homme, et ce ne sera sûrement pas la dernière.

En bas, Matteo est déjà là, adossé contre le mur, les bras croisés, regardant le captif avec un air nonchalant. L'homme, visiblement terrifié, est ligoté à une chaise, ses vêtements sales collés à sa peau par la sueur et le sang. Je m'approche de lui, mes talons résonnant sur le sol en béton, chaque pas marquant un compte à rebours silencieux pour cet homme.

— Je crois que tu sais qui je suis, commence-je, le regard fixe sur lui.

Il lève les yeux vers moi, son visage déformé par la douleur et la peur. Il sait très bien qui je suis. Le nom de Caterina Esposito résonne dans tous les coins sombres de cette ville, et il sait que, face à moi, il n'y a plus d'échappatoire.

— Si tu veux en sortir vivant, tu as intérêt à parler vite, je poursuis, ma voix implacable. Dis-moi ce que tu sais sur la prochaine transaction de La Rocca.

L'homme tremble, ses lèvres se tordent alors qu'il tente de murmurer quelque chose. Mais il est trop faible. Matteo, dans son coin, pousse un soupir d'impatience avant de s'avancer et de frapper l'homme en plein visage, sa tête retombant lourdement contre la chaise.

— Matteo, attends, dis-je en levant une main pour le stopper. Il va parler, pas vrai ?

Je m'accroupis face à lui, mes yeux se plantant dans les siens. Il sait qu'il n'a pas d'autre option. S'il ne parle pas, je le détruirai, morceau par morceau, et il le sait.

— L'accord... c'est... c'est dans deux jours, réussit-il enfin à articuler, chaque mot comme un effort douloureux. Une... transaction... des armes... au pont.

Je me redresse, satisfaite. Il n'en fallait pas plus. Cet idiot n'a aucune loyauté envers La Rocca, pas quand sa vie est en jeu. Mais je ne peux pas prendre de risque.

— Merci, je murmure doucement. Maintenant, dors bien.

Avant qu'il ne puisse réagir, je sors mon arme et lui tire une balle dans la tête, le bruit sec résonnant dans le sous-sol. Il tombe en arrière, mort avant même de comprendre ce qui s'est passé.

— Nettoie ça, dis-je à Matteo, tout en rangeant calmement mon arme. Et assure-toi que personne ne sache ce qui s'est passé ici.

— Comme d'habitude, Regina, répond-il avec un clin d'œil.

Je remonte les marches du sous-sol sans un regard en arrière. L'air frais de la villa contraste avec la moiteur oppressante de la cave. En franchissant la porte, je retrouve Daniela, qui me tend un verre d'eau.

EspositoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant