Chapitre 09 : Case départ

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Will - Etats-Unis

La première lumière du jour pénètre à travers les stores de ma chambre. J'ouvre les yeux, encore engourdi par la fatigue. C'est le week-end, mais il n'y a pas de vrai repos pour quelqu'un qui rêve de porter l'uniforme. J'ai toujours ce mélange d'adrénaline et de fatigue. C'est intense, mais c'est exactement ce que j'attendais. Ma formation à l'académie est exigeante, mais elle me forge, physiquement et mentalement.

Je m'étire avant de sortir du lit. Aujourd'hui est une journée sans entraînement officiel, mais je compte bien m'entraîner de mon côté. Pas question de rester inactif. Depuis que j'ai entamé cette formation, tout semble s'accélérer. Les journées défilent à une vitesse folle, et je me demande souvent si je vais réussir à maintenir ce rythme. Mais chaque matin, je me rappelle pourquoi je fais tout ça. Mon vieux disait toujours : "Un bon flic, c'est pas celui qui court le plus vite, c'est celui qui reste debout quand tout s'effondre."

Je pense à lui souvent, surtout dans les moments où la pression devient écrasante. Son ombre plane sur ma décision de rejoindre les forces de l'ordre, même s'il n'est plus là pour me guider. J'espère juste être à la hauteur.

Je passe en revue ma journée en silence. Le Bulk, un peu de renforcement musculaire, et peut-être voir Dean et Conrad. On se croise de moins en moins ces derniers temps. Entre mon emploi du temps et leurs engagements respectifs, c'est difficile de trouver un moment pour traîner ensemble comme avant. Ces gars-là sont comme mes frères, surtout Dean. Toujours à mes côtés quand les choses devenaient tendues, et j'imagine que c'est réciproque.

Je descends dans la cuisine et me sers un café rapide, avant d'attraper mon téléphone. Un message de Dean, comme s'il avait lu dans mes pensées.

Dean : Will, mec, on se retrouve au Bulk à midi ? Faut qu'on s'entraîne avant que tu deviennes une machine de la loi et qu'on ne te reconnaisse plus !

Je souris. Toujours le même. Dean ne peut pas s'empêcher de tourner tout en dérision. Je lui réponds rapidement.

Moi : À midi. Soyez à l'heure cette fois !

Je termine mon café et me prépare pour la journée. Le Bulk est mon sanctuaire. C'est là que je me sens le plus moi-même, où je peux tout donner sans arrière-pensées. Mais avant de rejoindre les gars, je m'arrête pour un jogging rapide. L'air de Miami est lourd ce matin, chargé d'humidité. Mes pas résonnent sur l'asphalte, réguliers, et je me concentre sur ma respiration, laissant le rythme me vider l'esprit.

Mes pensées dérivent un instant vers Caterina. On ne s'est vus que trois fois, et pourtant, elle m'a marqué. Elle a cette façon d'entrer dans une pièce et d'accaparer l'attention, sans même essayer. Mais je ne sais pas encore où ça va nous mener, ni même si je veux vraiment le savoir pour le moment. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas pressé. J'ai d'autres priorités. La formation. Mon avenir.

En arrivant à la salle, je les repère tout de suite. Dean est déjà là, en train de soulever des poids, concentré comme toujours. Conrad, fidèle à lui-même, est appuyé contre un mur, une bouteille d'eau à la main, observant la salle avec ce sourire en coin qui lui est propre.

— T'as failli être en retard, Will, lance Dean sans même lever les yeux de son exercice.

— Moi, en retard ? Jamais, je rétorque en rigolant, déposant mon sac à côté du banc.

Conrad éclate de rire et s'approche pour me taper dans le dos.

— T'as changé, mec. T'as l'air plus sérieux ces temps-ci. C'est la formation ou tu t'envoies pas assez en l'air ?

EspositoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant