Leïd's Story

Chapitre 14

Au petit matin, Leïd se réveille, prête pour le voyage qu'elle a prévu. Avant de partir, une intuition la pousse à ouvrir la boîte aux lettres de son ancienne maison. Elle y trouve les courriers habituels — factures et lettres administratives — mais une enveloppe inhabituelle attire son attention. Dorée, ornée d'un timbre vert, ses couleurs préférées, elle porte l'inscription : « Pour ma Leïd » en lettres élégantes. Son cœur rate un battement. Qui aurait pu lui envoyer un message aussi personnel ?

Troublée, elle glisse l'enveloppe dans son sac. Après avoir embrassé son père et son frère, elle prend la route. Le trajet paraît interminable. Les sculptures de sa ville natale défilent sous ses yeux, ravivant des souvenirs d'enfance. Elle se sent prise entre nostalgie et impatience.

À son arrivée, Eudes l'attend devant son appartement. Dès qu'elle sort de la voiture, il la prend dans ses bras avec une intensité qui ne lui échappe pas.

— Ma belle, tu es enfin revenue ! s'exclame-t-il.
— Toi aussi, tu m'as manqué, Eudes. T'inquiète pas ! répond-elle en riant.
— Raconte-moi tout, alors ! Comment ça s'est passé ?
— C'est trop long... dit-elle avec un sourire espiègle.
— J'ai tout mon temps pour toi, ma belle.

Pendant qu'ils discutent, Eudes lutte contre ses propres sentiments. Depuis l'absence de Leïd, il a réalisé qu'il l'aimait. Mais lui avouer ? C'est risqué. Elle peut se montrer brutale dans ses réactions, et il redoute un rejet. Pourtant, l'idée qu'un autre puisse prendre sa place dans son cœur le rend fou. Il pense encore à Albert, cet homme qui l'a blessée, et brûle de le confronter.

Leïd finit par raconter rapidement son séjour chez son père. Sa voix devient triste lorsqu'elle évoque sa famille.

— Tu pourras toujours y retourner. Organise-toi, c'est tout, lui dit Eudes, essayant de la réconforter.
— Tu me saoules avec tes "ma belle". Sérieusement ! feint-elle de s'agacer.
— Tant mieux si ça t'énerve, parce que je n'ai pas prévu d'arrêter.

Ils rient, mais bientôt, Leïd doit partir pour régler des affaires. Eudes insiste pour l'accompagner au commissariat. Là-bas, elle apprend une bonne nouvelle.

Heu attends moi s'il te plaît je dois aller au commissariat aussi pour voir si ma plainte a un peu avancé.

Ah oui !
D'accord je t'y emmène alors ?

Oui s'il te plaît.

Et oui retour en ville signifie retour aux problèmes de cette dernière, l'incident que Leïd avait vécu ne pouvait pas se terminer comme ça, il a fallu qu'elle dépose une plainte contre Albert pour agression mais également contre sa bailleresse pour complicité car elle l'a incité à ne pas porter plainte en la menaçant.

(Au commissariat)

— Mademoiselle Ashilens, votre plainte avance. Vous avez rendez-vous au tribunal la semaine prochaine. De plus, un avocat talentueux s'est proposé pour vous défendre. Vous avez de grandes chances de gagner.

Leïd respire enfin. La justice semble enfin jouer en sa faveur.

De retour chez elle, elle entreprend de vider son sac. Dans un geste brusque, l'enveloppe dorée tombe par terre. Son cœur se serre en la voyant. Elle hésite, puis s'assied et l'ouvre.

Lettre anonyme

Ma chère Leïd,

Je sais que tu ne m'attends pas, et je sais aussi que cette lettre pourrait te perturber, mais il est important que tu saches que, même loin de toi, je pense à toi chaque jour.

J'ai souvent repensé à tout ce que nous avons vécu, à tout ce que nous étions. Ces souvenirs me hantent encore, mais ce n'est pas ce que je veux que tu retiennes. Ce n'est pas ce que tu mérites.

Tu mérites d'être heureuse, libre de tes choix et de tes sentiments. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes. Je sais que j'ai fait des erreurs, que j'ai laissé des blessures derrière moi. Mais sache que, malgré le temps et la distance, mon cœur est resté à toi.

Je suis peut-être trop tard, et peut-être qu'un jour tu découvriras qui je suis. Mais aujourd'hui, je t'écris pour te dire qu'il y a encore une part de moi qui t'appartient. Peut-être que, au fond, tu le sais déjà.

Pense à moi, parfois, comme je pense à toi.

Avec tout mon regret,
Quelqu'un qui t'aimera toujours.

Les mots la bouleversent. Elle reconnaît la façon d'écrire, mais son esprit refuse d'admettre ce qu'il sait déjà. "Est-ce vraiment lui ?" pense-t-elle, partagée entre colère, tristesse et espoir.

Cette nuit-là, son sommeil est interrompu par un bruit sourd. Le son d'un verre brisé la tire brutalement de son lit. Figée par la peur, elle n'ose bouger. Une silhouette cagoulée surgit dans sa chambre et se jette sur elle.

— Ne fais pas de bruit, Leïd. Je ne suis pas là pour te faire du mal. Mais fais attention à Astrid. Elle ne plaisante pas.

Puis, l'intrus disparaît, la laissant terrifiée et pétrifiée.

"Astrid et Albert veulent me faire tuer ? À cause de cette agression qu'ils ont eux-mêmes orchestrée ? C'est insensé !"

Trop apeurée pour se rendormir, elle saisit son téléphone et compose un numéro.

— Appel sortant : Eudes
— Coucou, ma princesse. Tu ne dors pas ? dit-il, à moitié endormi.
— Je viens de me faire agresser chez moi.

Un silence glacial s'installe.

— Quoi ? J'arrive tout de suite.

—Il t'a dit quoi? De faire attention à Astrid?
C'est Astrid qui l'a envoyé ?
Putain !

—Eudes s'il te plaît ne lui dit pas que je sais juste reste avec moi ici s'il te plaît

—D'accord princesse je reste avec toi ok?

—Oui merci.

Ensemble, ils vont devoir affronter Astrid et Albert, tout en naviguant à travers leurs propres sentiments et le mystère de la lettre anonyme. Leïd devra également confronter son passé, et les révélations inattendues qui l'attendent au détour de ses cours avec son professeur d'économie...