Leïd's Story

Chapitre 16

Les vacances sont terminées. L'atmosphère semble dégagée, et il est finalement l'heure pour nos protagonistes de repartir à leurs occupations quotidiennes.
Leïd se lève très tôt, avec de beaux souvenirs en tête. Ses vacances se sont plutôt bien déroulées dans l'ensemble : la réconciliation avec son frère, l'avancement de sa plainte, et ce baiser avec Eudes... Franchement, que demander de plus ?
Ce matin, elle est optimiste : c'est le retour en classe ! Et cela signifie également le début des cours de soutien.

En réalité, j'appréhende un peu les cours de soutien avec le prof d'économie générale. Si ça se trouve, il veut juste me faire des avances. Et le pire, c'est que je vais me retrouver seule dans une pièce avec un parfait inconnu. C'est stressant, pense-t-elle en se préparant.

Alors qu'elle s'empare de son téléphone, son attention est retenue par un message provenant d'un numéro inconnu :

    « Laisse Eudes tranquille, sinon je vais te faire rejoindre ta mère. »

Leïd lit ces mots avec un pincement au cœur. Qui peut bien être l'auteur d'un message aussi rempli de méchanceté ? Dans sa classe, elle essaie de se faire discrète, alors qui pourrait lui vouloir autant de mal ?
Elle descend enfin les escaliers de son appartement, mais à sa grande surprise, Eudes n'est pas garé devant. Elle s'empresse de l'appeler pour savoir s'il va bien.

— Hey ?
— Coucou Leyley, j'arrive dans quelques minutes. Désolé, j'ai eu un empêchement.
— Oh, d'accord, je t'attends. J'ai cru que tu dormais encore !
— Ohhh, mais mdr, c'est vrai que j'aime bien mes rêves... puisque tu y es.
— Oooooh, pitié, Eudes ! Viens vite, s'il te plaît, dit-elle en riant.

— Je suis déjà là, répond-il.

Elle lève les yeux, et il n'avait pas menti. Il descend de la voiture, s'approche d'elle, et la prend dans ses bras avec intensité. Puis il lui ouvre la portière pour qu'elle monte côté passager.

— J'ai une surprise pour toi ! dit-il, tout enthousiaste.
— Oh ? Vraiment ? Mais en quel honneur ?
— Heu, à l'occasion de rien. Tu mérites juste ça, dit-il avec un petit sourire en lui tendant un bouquet de fleurs et un paquet de donuts.
— Oooh, mais c'est trop... Merci beaucoup, Eudes, lui dit-elle en lui donnant un câlin.
— T'inquiète, ma princesse.

Ils arrivent à l'université, marchant côte à côte. Étrange. C'est ce que semblent dire tous les regards autour d'eux, car il n'y a pas si longtemps, ces deux-là étaient ennemis jurés.
En chemin, Eudes croise sa bande d'amis. Leïd les salue poliment. John lui répond avec un grand sourire, tandis que Kila l'ignore totalement.

Bref, pense-t-elle intérieurement.

Le premier cours commence. Pour Leïd, ce cours sur les finances est aussi intéressant que celui sur l'économie générale, tout aussi fascinant que le professeur, qui est en réalité le secrétaire du ministre des finances du pays. Cette révélation émerveille Leïd au plus haut point.
Lors d'une courte pause, elle se rend à la cafétéria pour grignoter un bout. À sa grande surprise, elle croise Kila, qui semble cette fois-ci avoir la langue bien pendue :

— Tu joues à quoi, toi ? Tu crois que tu vas entrer dans notre bande ? On n'accepte pas les pimbêches, désolée.
— Euh... désolée, t'es qui déjà ?

— La vraie chérie d'Eudes, poufiasse ! rétorque Kila, arrogante.
— Ha ha... Visiblement, je crois que tu manques d'attention.
— Tu dis quoi ? Tu veux que je te casse la gueule ? Il ne te regardera plus une fois défigurée !
— Ouh, c'est peut-être pour ça qu'il n'a jamais daigné te prêter attention. Ta face est déjà tellement amochée qu'on dirait un masque d'Halloween.

— Espèce de grosse pimbêche. Ne t'approche plus de lui. C'est un avertissement.
— Ouuuh, j'ai hyper peur. Va menacer les "pick-me" comme toi. Tu te trompes de cible. Ils restent avec toi par simple pitié, pauvre idiote.