Chapitre 19 - Secret bien gardé

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PARTIE 1.

Samedi 15 août à Londres.

CHAMBRE DE CLÉMENTINE - 17h40

POINT DE VUE DE CLÉMENTINE

Il y a des mots qui, sans chercher à blesser, sont plus douloureux que des coups : ils meurtrissent l'âme et tuent l'espérance.

Comment décrire mon âme ? Une âme brisée, beaucoup trop malmenées. Cette âme qui me fait douter aujourd'hui que Dieu existe. Comment voir une de mes prières, extraordinairement exaucées ? Simplement de la souffrance, cette souffrance qui m'habite, et qui tord ma vie. Comment panser toutes ses blessures ? Des blessures, toujours ouvertes et qui malgré le temps, ne se sont jamais refermées.

Mon histoire est comme un livre. Si vous osez la commencer, il vous faudra plus de quelques heures pour la terminer. Vous en lirez quelques pages, puis après vous le laisserais de côté, pour vous consacrer à d'autres activités, tant mes malheurs s'enchaînent.

Je n'ai pourtant jamais rien demandé. Non, à personne. Je n'ai jamais demandé à ce que la vie, me retire mes parents. Je n'ai jamais demandé à grandir dans une famille, autre que la mienne. Une famille pourtant si formidable et aimante, à qui aujourd'hui, je dois tant. Je n'ai jamais demandé, à avoir une adolescence fragile. Je n'ai jamais demandé à ce que mon petit-ami, se serve de moi comme maîtresse. Je n'ai jamais demandé à ce que mon dirigeant, que je portais pourtant sur un piédestal, abuse de moi, sexuellement et avec violence.

Je n'ai jamais demandé à quitter la France pour fuir. Pays, pourtant si merveilleux, ou la vie me souriait si bien.

Je n'ai jamais demandé à ce qu'il me retrouve.

Je n'ai jamais demandé à ce que tant de gens s'inquiètent pour moi...

Alors, pourquoi ? Pourquoi tout cela me tombe dessus, à moi ?

J'aimerais simplement que ma vie soit belle et douce. Simple à vivre, avec joie et amour. J'aimerais que les personnes les plus chères à mon cœur, soit présentes pour moi et non pas à six pieds sous terre...

J'aimerais...

-« J'aimerais..., tant de choses, Niall, si tu savais. Mais pas ça. Pas lui. Pourquoi, c'est toujours sur moi que les drames tombent... ? Je soupirais longuement. J'en peux plus. Il y a des fois où j'aimerais bien tout... lâcher, tout recommencé à zéro, tu vois ? Une vie, ou il n'y aurait personne. Juste moi. »

-« Même pas Louis où Harry ? Ni... moi ? » Me demanda le blond, toujours le regard fixé au plafond.

Je ne sais pas depuis combien de temps nous étions allongés là, par terre, sur la moquette de ma chambre, à contempler le plafond. Pas un seul regard, depuis sa découverte, simplement des mots.

Je venais de découvrir en Niall, une facette que je n'avais pas pris le temps de connaître. Il était si ouvert et attentif, généreux et patient. Il venait de me laisser lui déballer ma vie, sans m'interrompre. Juste en m'écoutant, en me lançant quelques regards de temps à autre quand ma voix se fessait enroué, puis en me pressant la main, pour me donner un peu plus courage. J'appréciais son air paisible et la sincérité qu'il dégageait.

Après de très longues minutes, voir quelques heures, j'osais enfin tourner mon regard vers celui du blond. Il avait le même regard que Louis. Protecteur.

-« Personne, Niall. Une vie, où il y aurait juste moi. »

-« Tu te ferais chier. »

London SyndromOù les histoires vivent. Découvrez maintenant