Chapitre 12

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Les sièges dans le bureau du directeur possèdent une assise rembourrée qui est au moins confortable contrairement au sermon que nous passe le gérant de l'université.

Assisté de notre professeur d'histoire contemporaine qui reste prostré à sa droite, l'homme en face de nous n'a pas vraiment la carrure autoritaire qui incombe les proviseurs en général.

Des lunettes rondes sont fichées sur le bout de son nez, tandis qu'il masse de temps à autre son crâne dépourvu de cheveux. Une barbe de quelques jours fait également de l'ombre à son menton, et s'il ne portait pas de costume appartenant sans aucun doute à un grand tailleur de mode, je l'aurais pris pour un laveur de pare-brise.

Ou pour un boulanger, voire même un fleuriste. Peu importe du moment que le métier qui s'impose à mon imagination ne nécessite pas de costume.

— Monsieur Kim et monsieur Park sont donc dans la même classe, répète-t-il pour la troisième fois en consultant les données présentes sur son ordinateur dernier cri.

En vendant un tel objet, je pourrais sûrement acheter toutes les croquettes de Zia jusqu'à la fin de sa vie. Ou alors une énorme litière.

Mais qu'est-ce que je pourrais bien en faire ? Surtout que mon père risquerait de vouloir la jeter par la fenêtre. Quel gâchis. Je me souviens qu'il l'avait déjà fait le jour où je lui avais ramené, à six ans, mon taille crayon rempli de fourmis.

— Monsieur Kim ?

Encore noyé parmi l'amalgame que forment les discordances de mon mental, je me force à sortir de mes pensées au moment où Jimin, assis à ma gauche, me touche doucement la cuisse pour me faire revenir à moi.

— Excusez-moi.

Il me couve d'un tendre regard compréhensif, toujours blanc comme un linge, avant que je ne me détourne vers le proviseur.

— Oui ? je m'enquiers en faisant un effort pour redresser mes épaules avachies.

Monsieur Fraser soupire de mon impertinence machinale, mais laisse le directeur reposer la question que j'ai ignorée.

— Confirmez-vous les faits dont monsieur Jeon parle ? Vous êtes allés sur la scène de crime poussés tous les trois par une curiosité malsaine ?

J'acquiesce lentement, préférant passer pour un garçon dérangé et un peu trop fan des thrillers sur les bords, que d'admettre les vraies raisons qui m'ont poussé à y aller.

— Oui. En vérité, nous avons tous les trois une énorme passion pour les reportages sur le true crime, et comme une enquête se déroulait près de nous, nous avons voulu aller voir. Rien de plus.

Les dents serrées, Jungkook hoche la tête, visiblement toujours tendu suite à l'humiliation que lui a infligée monsieur Fraser sur la scène de crime.

— Si je puis me permettre monsieur le directeur, il est évident que nous aurions eu tôt ou tard à faire face à ce genre de cas. Ça n'excuse pas le comportement de ces jeunes gens, loin de là, mais c'est peut-être plus acceptable. Ils ne semblent pas avoir de mauvaises intentions.

Un main glissé sous le menton, le dirigeant en question se tapote les lèvres avec son index en apportant une grande attention à ce que son collègue vient d'évoquer.

Je ne les connais pas, mais même depuis ma place d'étudiant je distingue sans le moindre doute aux regards qu'ils s'échangent qu'une grande confiance règne entre eux.

— Marc n'a pas tort. Je veux dire, monsieur Fraser, se rattrape rapidement le principal, confirmant davantage ma théorie. Il est inutile de vous renvoyer ou d'ébruiter ce qu'il s'est passé ce soir. En revanche vous serez sanctionné, et dirigés vers des travaux d'intérêts généraux pour racheter votre mauvaise conduite.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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