— Appelle-moi si tu as besoin, ou si ce n'est pas bon au self, ou si...
Un rire traverse la barre pourtant si sérieuse de mes lèvres, quand j'ouvre la portière une fois que ma mère se gare sur le parking réservé aux étudiants.
— Ne t'en fais pas maman. Ce n'est pas ma première rentrée.
Elle me scrute avec un intérêt évident, l'expression plus adoucie, le sourire plus délicat. Elle semble vouloir me retenir, quelques minutes ou bien toute la journée, peu importe. Je le lis à travers les orbes de son regard qui brillent d'attention et d'amour.
Mon cœur se serre à cette simple constatation. Je donnerais tout pour ne pas y aller, et rester blotti près d'elle dans la douceur de notre canapé.
Mais je me dois d'y aller. Pas pour moi.
Pour lui.
— Ça ira, je t'enverrai un message !
J'agite la main pour lui renvoyer un dernier signe d'au revoir, puis laisse mes semelles fouler l'allée centrale lorsque je me détourne pour m'avancer vers cette université magistrale.
Les phalanges enroulées autour de la lanière de mon sac qui repose sur l'une de mes épaules, je laisse un instant le vent frôler mes pommettes, frais et agréable.
Aucun courant d'air ne me traverse grâce au textile luxueux que l'école à mis un point d'honneur à acheter à tous les étudiants pour parfaire leur uniforme.
La chemise paraît d'un coton délicieusement remarquable, est assortie d'un col que j'ai boutonné, ainsi que d'une poche poitrine brodée du logo de l'université.
Le blazer bleu marine contraste avec sa douce couleur beige, mais s'accorde bien mieux avec la cravate qui ceinture ma nuque et qui détonne dans son étoffe sombre.
D'ailleurs, toute ma tenue luit d'obscurité, à l'effigie de mon âme.
Aller en cours n'est déjà pas un réel plaisir, alors pourquoi nos uniformes ne sont-ils pas plus lumineux ? Ils auraient limite dû le fournir avec la corde qui va avec...
Pense à un peu de gaieté Taehyung.
Mais cette tâche se révèle plus capricieuse qu'elle n'en a l'air.
Le nœud qui pèse au fond de mon ventre ne s'est pas dénoué, et devient même plus lourd au fur et à mesure des pas que j'ébauche. Mes doigts tapent sur le côté de ma cuisse par à coup régulier, en rythme avec mes yeux qui sondent tout ce qui pulse autour de moi.
Un, deux, trois, quatre, cinq.
Il y a du monde qui grouille partout, telle une fourmilière géante. Ça en est étouffant. Je ne sais pas vraiment comment je vais parvenir à me faire une place ici, bien que ça ne soit pas ma première priorité.
La langue pâteuse, je me râcle la gorge pour signaler ma présence et me glisser entre deux filles qui discutent, surexcitées, des matières qu'elles vont étudier cette année.
Et c'est à partir de là que mon souffle se coupe réellement dans ma gorge.
Lorsque leurs silhouettes habillées de leurs uniformes s'écartent devant moi, des souvenirs brumeux, peints de peur, d'inquiétude, de terreur, de sang, et de pavés rocheux, s'entremêlent dans mon esprit jusqu'à m'en compresser la trachée.
De jour, l'immense tour qui se dresse devant moi, pilier central de l'édifice et rattachée de part et d'autre à deux ailes bien distinctes, m'apparaît moins effrayante en comparaison de celle qui vient de se dresser derrière mes paupières.
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𝐸𝑐𝑐𝑒𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠𝑖𝑎𝑠𝑡【 Taekook
Fanfic𝐞𝐜𝐜𝐞𝐝𝐞𝐧𝐭𝐞𝐬𝐢𝐚𝐬𝐭 : (𝑛.) 𝑠𝑜𝑚𝑒𝑜𝑛𝑒 𝑤𝘩𝑜 𝘩𝑖𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑖𝑛 𝑏𝑒𝘩𝑖𝑛𝑑 𝑎 𝑠𝑚𝑖𝑙𝑒. ⸻ Intégrer la prestigieuse université de Toronto est le rêve de nombreux étudiants désireux de parfaire leur parcours académique. Cependant, c...