Chapitre 17 : À la surface

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Un flash lumineux soudain m'aveugle et me réveille d'un seul coup. Je prends quelques secondes pour m'habituer à cette nouvelle lueur avant de m'apercevoir que l'une de nos instructrices nous fixe depuis l'embrasure de la porte.

Je regarde les femmes autour de moi dans le même état de fatigue que le mien puis me rappelle que nous devons être au beau milieu de la nuit pour faciliter notre départ en mission. Un regain d'énergie me traverse et je commence alors à me lever pour me préparer. D'autres m'imitent en silence ce qui fait qu'en dix minutes à peine, nous sommes toutes en ligne devant l'instructrice.

Elle nous fait signe de la suivre avec un hochement de tête approbateur tout en nous précisant à voix basse de ne pas faire de bruit pour respecter le sommeil de ceux qui ne partent pas aujourd'hui.

Nous traversons couloir après couloir en veillant à ce que nos pas soient le plus silencieux possible. Comme au premier jour, je vois des murs défiler les uns après les autres, ne sachant pas vraiment à quoi ils correspondent. L'esprit encore ensommeillé, je me contente comme les autres de suivre le mouvement de groupe.

Au bout de quelques minutes, je finis par reconnaître la fameuse échelle de plusieurs mètres de haut au bout de laquelle on retrouve un accès à l'extérieur. Nous apercevons dans notre dos un autre groupe massif d'hommes arriver en baillant à leur tour.

Une rangée de sacs à dos noirs et de fusils comme ceux que l'on a appris à manier nous attendent sur le côté, juste avant le passage de l'échelle. Les derniers instructeurs nous atteignent également et commencent à faire la distribution en vérifiant nos noms à l'aide d'une liste pour nous attribuer ce dont nous avons besoin.

Assia s'approche de moi pour me remettre un des nombreux sac à dos et une arme. Je tente de ne pas le lui montrer, mais c'est un sentiment bien étrange d'avoir entre les mains un tel pouvoir de destruction.

"Ne t'inquiète pas, me chuchote mon instructrice en voyant la panique monter dans mon regard, ce n'est qu'une précaution mais nous n'en aurons pas besoin."

Je lui adresse un sourire de remerciement avant de la regarder s'éloigner dans la direction du jeune garçon de notre groupe avec un nouveau sac. Lui semble encore plus anxieux qu'hier et jette de rapides coups d'œil un peu partout autour de lui. Je constate également qu'aucun fusil ne lui est remis et que c'est aussi le cas de pas mal de personnes. À vrai dire, il n'y a que ceux de la formation de tir et qui ont poursuivi les entraînement par la suite qui se voient en recevoir un, ce qui me semble plutôt logique en y repensant deux fois.

Les premiers groupes commencent peu à peu à gravir l'échelle de métal pour atteindre la trappe tout en haut et le stress monte d'un cran chez tout le monde. La sortie vers l'extérieur est forcément risquée car on ignore qui peut se trouver dans la forêt au-dessus de nos têtes, même si elle est censée être déserte.

Les quelques minutes d'intervalle entre chacun des groupes nous laissent le temps de souffler en espérant que tout se passe au mieux pour eux là-haut. Au bout d'un certain temps, Caleb vient me chercher avec un sourire rassurant et m'annonce que nous serons les prochains à partir vers l'extérieur. Il m'emmène avec Livia en bas de l'échelle toujours rouillée avec les deux autres hommes de notre groupe et Assia. Attendant le feu vert pour commencer à grimper, nous fixons le ciel au-dessus de nos têtes. Nous ne pouvons en distinguer qu'une toute petite partie à cause de la hauteur de la trappe, mais juste assez pour me rappeler que nous allons enfin avoir l'occasion de respirer l'air extérieur, chose que nous n'avons pas pu faire depuis des jours.

Au bout de quelques instants de silence, Caleb nous adresse un signe de tête et commence à gravir les premiers barreaux. Je monte à sa suite, les trois autres derrière moi et Assia fermant la marche. Étrangement, la montée se montre beaucoup moins facile que la descente comme le premier jour. Je sais que la fatigue n'aide pas et je jette tout de même de petits coups d'œil en dessous de moi pour me rendre compte que les autres sont dans le même état que moi.

Au nom de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant