Au nom de la Liberté

Chapitre 11 : Juste un peu d'espoir et un semblant de courage

Trois jours se sont écoulés depuis ma rencontre avec mes nouveaux alliés et l'entrainement de Sandy. Je n'ai pas beaucoup revu cette dernière depuis mais cela ne m'étonne pas au vu du rythme de mes séances. Dès que je me trouve un moment de libre, je file au centre d'entrainement pour perfectionner les frappes et les techniques de combat que l'on m'apprend au fur et à mesure.

Je n'ai pas vraiment l'impression de me démarquer du lot de nouvelles recrues mais je ne suis pas pour autant à la traine. Caleb m'a promis de m'offrir de nouveau un entrainement particulier dans les prochains jours, cela devrait me permettre de cerner mes plus grosses faiblesses.

Je n'ai pas vraiment oublié ma dernière séance avec lui. Je revois encore son regard se poser sur le moindre de mes gestes. Il est parvenu à manger avec moi hier midi au réfectoire, au milieu de toutes ses affaires à mener. Il avait l'air encore plus bavard qu'à son habitude et ne cessait de me demander si mon intégration se passe bien. J'ignore s'il s'inquiète sincèrement pour moi ou s'il est normal de demander cela à une personne venant d'arriver dans ce monde, mais je lui répondais toujours le plus honnêtement possible.

Après tout, le sentiment d'être important et de compter pour quelqu'un m'était encore inconnu il y a quelques jours, si ce n'est de la part de mon frère, Melvin, ou de celle de Tiana. Les sentir loin de moi me fait souffrir, mais j'étais consciente dès le départ qu'ils étaient le prix à payer pour rejoindre ce mouvement de rébellion. J'espère vraiment qu'ils se portent bien et qu'ils n'ont pas été trop secoués par ma disparition...

La faible lueur des lumières commence tout doucement à envahir la pièce, si bien que je perçois des mouvements et des gens s'activer autour de moi. La première fois que je me suis réveillée dans ce gigantesque bunker rebelle, je me trouvais dans l'infirmerie.

Eva m'a appris par la suite que j'allais devoir intégrer l'un des dortoirs spécialement conçus afin d'être en capacité d'accueillir le maximum de personnes possible. Heureusement, le mien est principalement occupé par des filles et des femmes présentes depuis seulement peu de temps, et par conséquent Livia en fait partie. Cela me rassure d'avoir au moins un visage familier près de moi lors de mon réveil.

Je me lève lentement, les muscles encore endoloris de la veille. Une des femmes du dortoir m'a expliqué que cela était tout à fait normal étant donné que je n'ai jamais auparavant pratiqué de telles activités, qui plus est à cette intensité. La douleur devrait me quitter au fil du temps mais reste accrochée à mon corps pour le moment, le temps qu'il prenne ses marques.

Livia, occupant le lit voisin du mien, m'aide à finir de me lever en tirant sur mes bras ce qui m'arrache un grognement.

"T'inquiète pas, Heather. Tes douleurs vont passer, le seul remède c'est le temps. Il ne faut surtout pas en revanche que tu cesses tout effort physique, cela pourrait encore plus nuire à ton corps, me conseille-t-elle en me jetant dans les bras des vêtements propres identiques à ceux que je porte depuis trois jours.

-Oui, je sais. Et je ne compte pas pour le moins du monde arrêter les entrainements pour une brève période difficile physiquement. Tout cela est bien trop important pour moi, et puis j'en ai vu d'autres, tu sais."

Elle me sourit, signe qu'elle me comprend, et se retourne pour commencer à s'habiller à son tour. Je déplie les habits qu'elle m'a donné pour les enfiler en même temps que toutes les autres occupantes de ce dortoir.

Nous devons bien être une bonne vingtaine là-dedans, ce qui rend pour l'instant impossible la mémorisation des noms et prénoms de tous. Mais ce qui est certain, c'est que nous agissons toutes comme des sœurs et sommes là les unes pour les autres. Je n'ai reçu aucune remarque ou commentaire désobligeant de leur part et je n'en ai pas non plus entendu à l'encontre d'une autre.