6 - Qu'elle prenne conscience.

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Ils sortaient de la capitale avant de se retrouver face à un imposant et majestueux château : Le Château de Versailles. Lieu de tourisme le jour, habitation des Vampires influants la nuit. Malgré l'obscurité de l'endroit, quiconque passerait devant ne louperait ce domaine. Les plus importants Vampires de la société avaient choisis l'un des lieux les plus célèbres pour se cacher et c'est pourtant l'endroit où personne ne penserait les trouver.

Mêmes si ces vampires aguerris arrivaient à entrer dans ce somptueux domaine, les deux protagonistes ne possédaient guère l'agilité de leur aînés.

— On a juste à escalader le portail et avancer vers l'entrée et si on se fait repérer par des humains, on les hypnotise.

— Bon plan, répliqua-t-elle, prêt ?

Caleb répondit d'un hochement de tête et ils escaladèrent le portail avant de sauter et de se trouver dans la propriété. Ils redoutaient fortement de se faire arrêter par des sangs-chauds, aussi furent-ils rassurés lorsqu'un silence digne d'une église se fit entendre dans les pénombres du jardin. Mélissa se surprit à penser que c'était trop facile. Tout, était beaucoup trop simple pour qu'ils arrivent aussi facilement dans un lieu aussi protégé que celui-ci. Aussi bien resta-t-elle sur ses gardes, au cas où ses soupçons se confirmeraient.

Après quelques instants, une ombre passa devant eux, à une vitesse telle qu'ils ne percutèrent pas tout de suite la source. Les deux sangs-froids s'immobilisèrent face à ce phénomène et n'osèrent plus faire ne serait-ce qu'un clignement d'oeil. Pourtant, rien ne changeait au fait qu'il se soit fait repérer par une quelconque personne. Et ce ne pouvait être qu'un Maître Vampire.

Au fur et à mesure du temps, l'ombre se dessina de plus en plus devant eux. Des cheveux d'un blond rare reposaient sur de fines épaules et un regard charbonneux les fixaient avec un mélange d'amusement et d'agacement.

— Mélissa, c'est ça ? dit une voix féminine.

— Comment connaissez-vous mon prénom ?

Malgré l'obscurité de la nuit, elle arrivait à distinguer un sourire sur le visage de la femme. Mélissa n'en compris pas la raison et encore moins pourquoi cette femme l'avait reconnu d'un seul coup d'oeil. Serait-ce possible que Darren soit ici ?

— Il nous avait averti de ta visite, suivez-moi s'il vous plait.

Son espoir de le revoir fit renaître dans sa mémoire un flot de souvenirs qui lui enlevaient toutes envies de broyer du noir. Darren était là, Mélissa le sentait. Elle allait enfin pouvoir lui dire tout ce qu'elle n'avait jamais osé.

La jeune femme suivit la vampiresse si aveuglément qu'elle ne fit point attention aux décors alentours, aussi bien loupa-t-elle des merveilles. Ce ne fut qu'une fois devant une immense porte en bois qu'elle reprit conscience de son corps et son esprit : durant le trajet, elle avait été semblable à une automate ayant pour seul but de suivre la clé d'une énigme.

La porte s'était ouverte tout aussi tôt et Mélissa se trouva devant une salle tellement ornée d'or et de diamants qu'elle ne savait où mettre la tête tant ce monde lui était inconnu.

— C'est beau n'est-ce pas ?

Interpellée par une voix inconnue, Mélissa se retourna aussi vite qu'un éclair dans le ciel. Son interlocuteur la troubla de par la lueur de son regard verdâtre et son identité. Oui, elle le connaissait. Mais seulement via les livres que Darren lui avait fait lire.

— Où est Darren ? arriva-t-elle à murmurer, tout du moins.

Pourtant, ce vampire ne répondit pas à son questionnement : il était comme fascinée par elle.

— Excellent, dit-il, Darren avait raison.

— Qu'est-ce que vous voulez dire ?

Il continua à la fixer avec une insistance décontenançante et la jeune femme fut extrêmement mal à l'aise : ce personnage ne lui inspirait aucunement confiance.

— Tu lui ressembles tant, si tu savais.

Elle le dévisagea : que sous-entendait-il ?

— A qui me comparez-vous ?

L'homme évita encore une fois le sujet, approchant sa main jusqu'au visage de la jeune vampire. Celle-ci fut stopper par l'arrivée protectrice de Caleb qui ne souhaitait, en aucun cas, voir cet énergumène poser ne serait-ce qu'une main sur sa cousine.

— Je t'interdis même de l'effleurer, Salem. A cause de toi, une famille est détruite.

Mélissa, encore déstabilisée, ne releva pas la remarque de son cousin. Contrairement à Salem qui s'empressa de lancer un regard noir au jeune homme et d'ordonner leur départ. Pour le plus grand bonheur de Mélissa qui n'avait qu'une hâte : sortir de cet endroit. Le plus vite possible. Darren n'était pas là, il n'y avait plus raison d'être ici.

Une fois de retour dans les pénombres et hors du domaine châtelain, Mélissa reprit peut à peut contenance et demanda à son presque frère s'il voulait manger. Mais, peut importait sa réponse : elle avait grandement fin et irait sûrement chercher un humain. Avec ou sans lui.

Il acquiesça d'un sourire. Il se dirigèrent de nouveaux dans les rues de Paris, là où grouillait un grand nombre d'humains. Il allait falloir en hypnotiser, malheureusement pour eux. Si l'ancienne Mélissa, celle qui était encore humaine serait là, elle pèterais un câble. En effet, la jeune femme avait beaucoup grandi et mûri depuis son Renouveau. Beaucoup trop à son goût : elle devrait être en train d'étudier et de flirter au lieu de chasser pour se nourrir. Mais la vie était ainsi faite, certains auront une vie banale et d'autre non. Point.

Leur repas effectué, ils trouvèrent un petit hôtel assez banal où aucun Chasseur ne penserait venir les chercher.

Avant que le soleil ne se lève et qu'elle ne s'endorme, toutes mes pensées étaient tournées vers Darren.  Il lui manquait. Pourtant, plus les jours passaient et plus elle trouvait louche son engouement envers lui : il lui cachait des choses, c'était certain.

Avant de sombrer dans le sommeil, sa voix résonna dans sa tête comme un écho, une mélodie qui vous transporte loin.

Dors bien, Mélissa.

Become A Vampire : DescendanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant