Become A Vampire : Descendance

9 - Qu'elle le rencontre.

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Ce que venait de dire Caleb fut comme une bombe à l'intérieur d'elle. Darren lui aurait-il dissimulé encore une chose le concernant ? Cette Astrid et maintenant, ce supposé lien de parenté entre ce James et lui. Ces deux sujets étaient, du point de vue de la vampiresse, importants. Elle lui faisait confiance et il ne lui avait rien dit sur lui : ce ne fut qu'à cet instant qu'elle se rendit compte à quel point elle ne le connaissait pas. Du moins connaissait-elle ce qu'il voulait lui montrer.

Elle s'était mis à nu devant lui, de manière figurative : il savait tout d'elle et elle lui avait vouée une aveugle confiance.

Son coeur se compressa encore plus dans sa poitrine lorsque son regard se posa à nouveau sur un des portraits devant elle. Deux hommes, Darren et James sûrement, souriaient à l'artiste qui les dessinait.

Tout le temps qu'elle avait passé avec lui n'était qu'illusion. Tout ce qu'elle ressentait pour lui aussi. Comment avait-elle pu ne pas se rendre compte ? C'était pourtant si clair. Si facile de le deviner. Son désarroi fut tel qu'elle eut l'impression qu'une partie d'elle s'envolait au fur et à mesure qu'elle se remémorait les années passées aux côtés du vampire. Ce sentiment était à la fois intense et libérateur, comme si un lien se brisait. Comme si la liberté d'action lui était redonnées. Comme si elle avait été prisonnière pendant tout ce temps d'une partie d'elle-même.

Elle se surprit à suivre du doigt les différents traits faciaux des deux protagonistes, commentant intérieurement certaines dissonnances. Contrairement à son frère, les cheveux de James était légèrement bouclés. Seulement pouvait-elle commenter cela car, en l'absence de couleur, les deux jeunes hommes semblaient quasiment identiques. Peut-être la mâchoire de Darren fut-elle plus carrée que son cadet, les yeux de James plus en amande que son aîné, ses détails étaient minimes. Alors seulement put-elle supposer.

Totalement absorbée par ses pensées, Mélissa ne remarqua pas son cousin derrière elle qui observait le même esquisse qu'elle. Caleb avait déjà dû faire fasse au Mentor de la jeune femme, il se rappelle vaguement de ce jour où une personne tambourinait contre la maison de James : à cet époque, il était encore sous sa responsabilité. C'était même pendant les premiers jours. Pourtant, le cadet de Darren s'était absenté pour une raison qui lui était inconnue. Aussi bien avait-il décidé de ne pas ouvrir, au début. De peur que ce ne soit des Chasseurs.

Puis il avait entendu un fracas assourdissant. Un bruit tel qu'il en fut tétanisé. Comme si cet être était hiérarchiquement supérieur.

— James ! cria-t-il d'une rage profonde sans pour autant le faire apparaître.

Tous ses membres étaient immobile et le jeune homme n'osait faire ne serait-ce qu'un pas. Même si l'envie lui avait pris, il n'aurait pas pu. Le vampire, car il en était sûre que ça en était un, était plus qu'énervé et continuait à réduire en carnage le rez-de-chaussée.

Puis, le silence. Enfin.

Plus aucun son ne bourdonnait dans les oreilles de Caleb et il put avancer de quelques pas, bravant ce que son instinct lui intimait fortement. Il ouvrit la porte de sa chambre, longeant tant bien que mal l'étroit couloir de l'étage. Il descendit par la suite les escaliers un à un, à la vitesse d'un humain.

Toujours rien au niveau de l'inconnu. Comme si ce dernier était parti sans regarder ailleurs que le salon et la cuisine.

Le jeune vampire déposa un pied au sol doucement avant de quitter la dernière marche. Sur ses gardes, il se dirigea vers le salon qui était sûrement la pièce la plus saccagée de l'endroit : le canapé avait été retourné, la table basse gisait au sol accompagnée de la télévision et de quelques papiers. Un détail attira son attention, plus que les autres. Seulement un cadre avait été épargné, un cadre photo. Ou plutôt un croquis. Sur ce dessin, Caleb reconnu son Mentor avec un autre homme qui lui était singulier, de par la ressemblance avec James.