III

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Avant son retour, j'ai eu le temps de prendre le numéro et de déposer le téléphone dans sa position initiale.

- Arthur ce fut un plaisir. Merci pour le café.
- Ce n'était rien Léthy, n'exagérons pas. Je t'accompagne ?
- Non, je suis en voiture.
- Alors à la prochaine.

Sa phrase ne s'affiliait pas à une affirmation, plutôt à une question. Car nos rencontres dépendaient de moi.

- A la prochaine. Répondis-je tout simplement.

Une fois à la maison, je réfléchissais à la manière, dont je pourrai convaincre John de me pardonner. Et, je n'avais pas le choix, que l'appeler pour m'excuser. En plus, ma sœur m'harcelait chaque jour. A plusieurs reprises je composais le numéro, mais je n'arrivais jamais à passer à l'acte. Même si je savais que dans quelques heures, mère et père seront à la maison, et dans quelques minutes j'aurai la présence de mon agréable chère sœur.

- Allô!
- Bonsoir ... Mr. Smith.
- A qui ai-je l'honneur?
- Euh! Léthy-Ciah.

Soudain, je comprenais l'erreur que je venais de commettre, il n'a jamais su mon prénom.

- Pardon. Mademoiselle Delanie à l'appareil.
- Ah! Vous!
- Je voulais m'excuser pour la façon odieuse dont je me suis comportée ainsi que mon comportement excessive de la dernière fois.
- Comment avez-vous eu mon numéro?
- C'est sans importance. J'aimerais vous parler face à face. Est-ce-que c'est possible de vous rencontrer demain?
- Disons vers 20 heures, je serai disponible, chez Djanie's?
- Merci, à demain.

A 15 km, on pouvait sentir la présence de Cia. Car, dès qu'elle mettait les pieds dans un endroit, le lieu prenait feu.

- Alors, l'on n'en est?
- Bonjour Cia, je vais bien et toi?
- Désolée! Mais j'ai hâte d'apprendre les nouvelles.
- Euh ... Je le verrai demain.
- Donc, il va te les donner?
- Je n'en sais rien Cia.

Parfois, je me demande pour qui Cia me prend. Elle fait ses bêtises et sa "Super Sœurette" les réparent. Après tout, ce qui venait de se passer, elle n' était pas sur la voie du changement.

- Alors les enfants que manigancez-vous?
- Père! Mère! Comment allez-vous? Leur demandai-je.
- Nous allons bien. Cia que nous réserves-tu, comme après chaque voyage?
- Oh! Rien père. Vous avez fait un bon voyage?
- Oui Cia. Léthy-Ciah, comment vont les affaires?

Là, je reconnaissais mon père, les affaires avant tout.

Même si, j'ai mon appartement, je n'ai pas pu résister à la demande de Mère, de passer quelques jours avec elle. Je suppose qu'elle essaie de réparer les erreurs qu'elle a commises dans notre enfance. Car, elle n'était jamais disponible, elle se consacrait à ses galas, les bals, les soirées mondaines, les œuvres caritatives, les ventes aux enchères. Jamais une journée entière à ses filles, pas plus que 6 heures dans une semaine. Avec Père c'était pire, parfois je ne le voyais que 3 fois dans un mois pour une durée d'une heure. Malgré tout, on ne pouvait pas les accuser de négligence, car ils étaient toujours présents pour les anniversaires, les fêtes de fin d'année et de pâques, les remises de diplômes, nos concerts, nos spectacles ...

Pour mère, une fille n'est pas complète tant qu'elle n'a pas une formation en danse, en musique, dans les langues étrangères au moins 6, le français, l'espagnol, l'anglais, le portugais, l'allemand, l'italien. Plus précisément, en l'art, elle devait connaitre la littérature française et anglaise, ainsi que les histoires antiques. Pour mes 23 ans, je connaissais plus de 45 pays et je possédais une grande richesse de leurs cultures.

Avec nos parents, on passait nos temps dans les airs ou dans la mer, que dans une salle de classe. Avec divers professeurs particuliers, et notre nounou, qui faisait notre éducation.

C'est la raison pour laquelle, je dorlotais un peu ma sœur, j'essayais de la comprendre. Dans sa vie, elle n'a pas vraiment eu, l'amour parental. Pour eux, ce sont les biens matériels qui faisaient le bonheur. Par contre elle, elle ne réclamait que leur présence. Et toutes ses sottises n'avaient qu'un but, attirer l'attention de nos parents.

Dès l'âge de 10 ans, j'avais fini par comprendre que mon existence chez mes parents n'était qu'une prison d'orée. Et que je devais atteindre la majorité pour me libérer. Et jamais de la vie, je reproduirais l'erreur de mes parents. Mais, tout ce qui m'a aidée, c'est une phrase de mon père, après m'avoir rendue coupable, d'un acte futile qu'il était responsable. "Un enfant doit assumer, la charge de sa famille dès son plus jeune âge, tout faire pour garder l'honneur des siens, car Adam et Ève ont mangé le fruit défendu depuis une belle lurette mais, ceux sont mes dents qui en paient les conséquences".

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Au nom de ma soeur [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant