Chapitre deux

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Mary

Cela faisait environ quatre mois et demi que j'avais pu dormir paisiblement.

Je me levais chaque nuit à cause du même cauchemars. La même scène tournait dans ma tête encore et encore. Le meurtre, le meurtre dont j'avais été témoin mais que je n'avais pas empêché.

Ils ont trouvé son corps, je l'ai vu aux actualités. La pensée de son sang coulant le long du trottoir m'a troublé. Ils disent ne pas savoir qui cela pourrait être, par la manière que les journalistes ont traité l'affaire, je savais qu'il en connaissaient plus qu'ils voulaient nous le faire croire. Ils n'ont juste pas voulu finir comme Kellin.

Moi non plus je ne voulais pas finir comme Kellin. C'était pourquoi je me sentais tellement égoïste d'avoir fuie la scène et de ne pas être allé à la police. Je savais que j'en avais besoin. Je ne pouvais pas dormir. Ni mon corps ni mon cerveau n'était apaisé. J'étais tellement fixé sur cet évènement que je pouvais à peine fonctionner. J'étais perdue dans mes propres pensées.

Vous ne comprenez pas ? Quelqu'un est-il mort devant vous ? Est ce que vous comprenez que sa mort est de ma faute ? Ce n'est pas juste quelque chose que vous laissez et que vous oubliez. Je le traînerais avec moi jusqu'à la fin de ma vie.

L'école avait commencé mais j'étais trop préoccupé sur l' éternel bataille que je combattais encore pour le bien et le mal.

Ma mère était constamment sur moi pour mes diplômes et ma carrière. Mais pour une fois dans ma vie je ne pensais pas à ma carrière. En fait, je l'ai redouté parce qu'à chaque seconde, à chaque pas en avant que je prenais, je pourrais me sentir coupable de l'action que j'ai commise il y a dix heure.

C'était désormais la chute, et le temps commençait à devenir piquant. J'aurais seulement un peu plus de jour pour m'asseoir à l'extérieur sur mon balcon. C'était l'une des rare chose que j'aimais en réalité dans ma chambre. Le rebord était assez large pour m'allonger et étendre confortablement mes jambes. Je pouvais regarder le voisinage industriel dont mes parents ont insisté pour vivre au près. Au moins je pouvais voir le monde réel parce que mes parents ne me laisserais définitivement pas en faire partie. J'avais à peine quitté la maison que j'avais déjà option d'être dans le social.

J'agrippais ma guitare et m'assis sur le rebord avec la fenêtre ouverte. Mes pieds étaient recouverte par mes chaussettes rose à pois. Je les ai laissé pendre paresseusement sur le côté.

Je commençais à tapoter sans but lorsque je fixai le coucher de soleil. Les jours devenaient progressivement de plus en plus court et je les ai trouvé triste.

Je me suis soudain souvenue que je portais un lourd fardeau sur mon cœur.

Tout était exagéré. J'étais au delà du stress et au dessus du bouleversement. Je me conduisais lentement au bord de la folie.

Cela faisait des mois et je n'oubliais toujours pas. Si je n'avais pas oublié à ce jour je pense que je ne le ferai jamais.

Je voulais désespérément m'échapper de cet enfer, je voulais vivre en dehors de ma tête. C'était un tout, à cause de la culpabilité qui semblait être loin de mon cœur déchiré. Il me dévorait comme si j'étais un repas.

J'avais besoin d'une échappatoire et heureusement ma guitare m'a redonné un morceau de ma santé mentale pour une durée de quelques minutes.

« If I could build a rocket, I would. Put all my dreams inside it, I would. »Je chantais doucement les paroles de Tori Kelly à l'air que mes doigts avaient créé.

Je n'étais pas la meilleure chanteuse au monde mais je n'étais pas une des plus mauvaises. Je chantais pour mon propre plaisir et non pour quelqu'un. C'était juste un passe temps.

Misery Business | z.m [vf]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant