TEACH'S GAME [RÉÉCRITURE ]

Chapitre 5

Arrivée à la maison, je pose en vitesse mon sac dans l'entrée et demande à Claire de me faire un thé car je dois aller dans ma chambre préparer mes affaires. Dans une heure, je dois me rendre sur mon lieu de travail dont le PDG se trouve être mon père. L’architecture et la vente de maisons sont très attrayantent. Ces riches clients et leurs biens dominants sur la ville m’impressionnent au plus haut point. Évaluer plusieurs dossiers, appeler les clients et vendre leurs villas m'aurait certainement plus intéressée que de ramener le café et faire les photocopies de sa secrétaire et c'est peu dire.

Cette dernière se croit supérieure en ma présence, j'en oublierais presque que je suis la fille du patron. Elle n'accepte pas que je puisse gagner plus alors que je suis à un stade en dessous. Je ne sais pas qui a pu divulguer cette information mais depuis que Josie est au courant, elle ne peut plus me voir en peinture.

J’avoue que lui renverser son café sur sa chemise trop parfaite et cintrée m'a traversé l’esprit plus d'une fois. J'ai voulu le faire mais m’y suis résolue. Mon père n'aurait guère apprécié ce comportement puéril. Pour lui, ce genre de conduite ne doit pas intervenir dans l’entreprise.  De plus, c'est son alliée depuis un long moment.

Bon, ce n'est pas l'envie qui me manque de la provoquer constamment mais je dois garder ce poste.

Je rentre dans ma chambre et m'affale direct sur mon lit en repensant à cette journée. Je suis toujours aussi surprise par son déroulement. Tout ce mélange dans ma tête et forme une sorte de brouillard. Il faut vraiment que je m'occupe pour ne plus que mes pensées prennent le dessus sur ma raison. Cela ne tiendrait qu'à mon esprit irrationnel, je l'aurait déjà foutu à poils dans cette salle et plaqué contre l’énorme tableau qui trône sur le mur face à cette assemblée. Aucuns de nous deux ne peut le nier,  on est extrêmement attirés l'un vers l'autre. Un désir magnétique qui nous pousse à franchir le dernier pas,  la barrière interdite. Ce désire intense qui m'enivre chaque seconde où j’inhale frénétiquement son odeur boisé , chaude et sucrée à la fois.

Heureusement pour moi, cela n'arrivera pas. Je n'ai pas encore perdu mon sens du jeu.  Qui de lui ou de moi gagnera.. ?

Je me rends compte que je peux perdre ma place à Yale, mon précieux césame  qui me donne le courage et l’adrénaline nécessaire de le voir, un jour, ramper à mes pieds. L'imaginer m’implorer son pardon - ou son amour -  me fait jubiler intérieurement.  C'est peut-être sadique mais… Il ne sera certainement pas aussi tendre que moi sur ce coup. Qui me dit qu'il ne pense pas pire que moi en cet instant ? Alors je me forge mon propre bouclier, enfin… je l’espère.
Après ce temps de réflexion, je change de tenue afin d'être plus présentable pour les clients de « Thomson's Home » et me fais un chignon assez plaqué. Comme ça, on ne pourra pas me reprocher mon allure négligée. Ce qui est totalement faux mais il n'empêche que l'on m'a déjà tenu ce genre de propos - devinez qui cela peut-être ? Certainement pas mon père en tout cas -. Un skinny et une chemise cintrée n'étant pas à son goût, j'ai dû changer de code vestimentaire juste pour le bureau. 

Cela ne tiendrait - encore une fois- qu'à moi, le doigt d’honneur était de sortie. Et pas qu'un peu !

Du haut des escaliers, j'entends une voix d'homme en bruit de fond depuis la cuisine. Je descends les marches en troisième vitesse et m'arrête net quand je remarque à qui appartient ce dos. Cette posture…  Je la reconnaîtrait entre mille ! Une mine heureuse prend doucement place sur mon visage.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Interrompé-je amusée

Il se retourne et affiche un tendre sourire protecteur envers moi.

- Ça  fait toujours plaisir de te voir aussi ma chère petite sœur adorée ! Ironise t-il

J’essaie de redevenir sérieuse un moment car je connais mon frère. Il ne passe pas en coup de vent juste pour embrasser sa sœur et lui souhaiter « bonne chance » avant mon boulot de larbin.  J'en suis persuadée.