2 Octobre 2014
J'ouvre les yeux et me rends compte qu'il fait clair, froid et que ça sent l'antiseptique.
Pas besoin d'être devin pour savoir que je suis à l'hôpital! Moi qui pensait être morte!
J'ai des Schtroumpfs qui sautent sur mon cerveau et je sens la texture rugueuse de ces blouses d'hôpital hideuses sur mon corps. Je sais pertinemment que mes muscles seront extrêmement endoloris quand je me lèverai et que je suis sous analgésiques car je me sens trop bien pour que ce soit vrai.
Je suis connectée à quelques machines qui poussent des sons très irritants. Très très irritants!!!
...: Oh ma chérie! Tu est réveillée! J'appelle le médecin! Oh ma grande, comment tu te sens? On est à Québec, à l'hôpital.
Ça c'est ma mère et ça fait un bout qu'elle n'as pas fait attention à moi comme ça.
Moi: Maman? Demandai-je la bouche sèche.
Maman: Oui ma chérie?
Moi: Ma jambe, je ne la sens plus...
Maman: Laquelle?
Moi: La droite...
Maman: Toute la jambe? Interrogea t'elle.
Moi: Non... à partir du haut de mon genou... C'est comme si je n'avais plus rien après ça....
Un silence emplit la pièce.
Moi: Maman? Demandai-je paniquée.
Maman: Le médecin arrive ma chérie. Répondit-elle en me caressant les cheveux.
Je sais qu'il y a quelque chose d'étrange. C'est pas normal du tout! Je lève le drap qui me recouvre et le rabat à gauche. Je relève un peu ma blouse. Je vois ma cuisse... un bandage au bout de ma cuisse... et le drap qui recouvre le matelas.
Je me redressa un peu et posa une main sur ma bouche avant d'approcher mon autre main de ma jambe.
Ça ne peux pas être possible! La vérité me frappa alors.
Je n'ai plus de jambe.
Je laisse ma tête retomber lourdement sur mon oreiller.
Je fixe le plafond et une larme coule et le pansement sur ma joue l'absorbe.
C'est pas vrai! C'est un cauchemar!
La porte s'ouvrit et le médecin entra à ce moment. Il vit mon air horrifié devant ma jambe et tenta de me réconforter.
Médecin: Je sais que vous n'avez pas souhaité ça mais, croyez-moi, cette intervention à été exécutée pour votre bien. Votre genou était en crise sévère et la cortisone ne pouvait plus rien faire pour vous. De plus, les balles qui vous ont heurtés à cet endroit ont pratiquement broyé tous les os de votre genou. Ne vous inquiétez pas, vous allez avoir une prothèse pour...
Maintenant, je ne l'écoute plus. Mettez-vous à ma place! Qu'est-ce que je vais faire?
Je sens une pression sur mon épaule et reprends mes esprits. Le médecin est parti. Avant de quitter, il m'as débarrassé de quelques machines qui me dérangeaient sans que je ne m'en rende compte. Malgré tout, un long tube partait toujours du sac de perfusion jusqu'à l'aiguille enfoncée dans ma veine. Ma mère qui se tenait près de moi vient aussi de quitter en disant qu'elle avait besoin d'appeler au travail.
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