Free Star : Coeur de déesse

Chapitre 4 : Prêt ? Feu ? Partie !

- Apollon !

- Iliane !

Des éclats de voix paniqués surgissent de nulle part. Deux fines silhouettes sont arrivées, et leurs mouvements désordonnés montrent une peur qu'elles n'auraient pas avoué si facilement.
J'aurai aimé les saluer, mais je reste sur le sol, épuisée. Je n'ai plus la moindre force.
Je suis vide.

- Pour l'amour du ciel... Iliane...

Je lève les yeux. Près de moi, le visage de ma mère est flou, mais je le reconnaît. Elle doit avoir une mine inquiète, et pourtant, je n'en suis pas sûre. Tout devient blanc autour de moi, ce brouillard infernal dévore l'image que mes yeux me renvoient : une classe dévastée, un homme blond dont les yeux vides ne trahissent aucune émotion, et le visage de ma mère, qui commence déjà à s'estomper.

- Maman...

- Comment te sens-tu ?

- J'ai froid...

- Ça va aller, mon ange, tu t'en sortiras !

Pourquoi ? Pourquoi me dit-elle ça ? J'aurai pu mourir ? Peut-être... Je tente de garder les yeux ouverts plus longtemps. En vain. Si mourir est cette sensation de vide et de glace, alors c'est vrai. J'allai mourir.

- Désolée maman... Je... Je me sens vraiment mal...

- Artémis ! Va chercher Hermès, ses blessures sont trop graves pour que je les soigne moi-même!

Désolée maman, vraiment, mais je crois... Je crois que je n'entendrai plus jamais les blagues d'Hermès...
Une douleur fulgurante au dos m'arrache un cri.
Je déteste pleurer. Je déteste crier. Mais ce que je supporte encore moins, c'est la peur.

Et à présent, je ne vois plus que ça. Le noir. Le vide. La peur.

Point de vue de Camille

Tout aurait dû se passer comme sur des roulettes ! Une heure de classe et hop, libre de nouveau ! Mais non, il avait fallu qu'Apollon mette en place ses pièges partout !
Quel imbécile celui-là !

- Sam, ça va ?

- Ouai... Je me sens encore endormi... Maudit Apollon !

- Il n'avait pas le droit de nous faire ça !

Sam ouvre la bouche, prêt à répondre.

C'est à ce moment que la situation change. Le visage de Sam perd ses couleurs, un sentiment de terreur se peint sur ses traits.
J'ai cru à un autre sort, mais lorsque je me suis retournée... C'est comme si on avait arraché une partie de mon âme.

- ILIANE !

Notre hurlement commun déchire le silence de la salle. Cette situation ne peut pas être réelle ! Comment notre Iliane a-t-elle pu se trouver là, gravement blessée, à quelques mètres d'un dieu charmé ?!
Les autres élèves, sortis de leur torpeur, se précipitent vers notre amie pour l'aider. Mais...

- Reculez !

Aphrodite leur jette un regard noir, promettant un avenir pire que la mort si quelqu'un ose s'approcher de sa fille.
Nos camarades comprennent le message, et, craignant pour leurs têtes, restent à une distance respectueuse de la blessée et de sa mère.

J'aurai voulu me rapprocher d'Iliane, être prêt d'elle pour lui parler, la réconforter... Mais je sais que si jamais je m'approche, la déesse de l'Amour ne me fera aucun traitement de faveur.
Sam l'a compris, et je devine que lui aussi aurait voulu être à ses côtés.