Free Star : Coeur de déesse

Chapitre 26 : Traître & traqueur

Point de vue de Lucas

Je m'ennuie à mourir. Eliot et Freeze ne sont toujours pas revenus, l'endroit que je leur ai indiqué n'est pourtant pas si éloigné de l'entrepôt où nous sommes installés. Je baille à m'en décrocher la mâchoire, puis tourne la page. Drôle d'histoire. Le héros est un gamin beaucoup trop généreux qui découvre sa capacité à contrôler des portails. Il fait la connaissance d'autres personnes et ils finissent par créé leur propre confrérie. Ils parcourent le monde, aident les gens, affrontent des dangers, etc... Comme c'est banal ! Des gentils, des gentils, toujours des gentils ! Les méchants ont aussi leurs droits ! Je ferai ma propre histoire, celle d'un gars dit "méchant" qui bat le personnage principal et gagne le monde à la fin. La victoire des gentils ne sera plus d'actualité quand j'aurai la Terre entre mes mains.

- Lucas, quelle est ma mission ?

Je ne répond pas de suite. Mes yeux finissent de lire la page, puis s'abaissent avec lenteur sur la personne qui a interrompu ma lecture. Sam. Ses bras croisés sur son torse et son air agacé m'arrachent un sourire satisfait. Quel vilain petit impatient.

- Tu as envie de partir à ce point ? Je vais me sentir seul.

- Arrête ton char, rétorque t'il. Tu as dit que tu avais une mission pour moi, j'aimerais savoir laquelle.

- Pour quelle raison es-tu aussi pressé ?

- Curieux, corrige t'il d'une voix ennuyée.

- C'est pareil, réponds.

- Ma mère commencera bientôt à nous traquer, j'aimerai commencer l'explosion des villes maintenant avant qu'il ne soit trop tard.

Je vois. Il connaît mieux que quiconque les talents de chasse de sa mère. Peu de temps s'écoulera avant qu'elle ne décide à agir et repère notre planque.

- No stress, le temps qu'elle arrive ici, on aura pas mal d'humains en réserve.

Sam n'a pas l'air rassuré. Et il y a de quoi. Artémis est connue pour chasser les humains tel du gibier quand certains dépassent les bornes. Sa pitié est comparable à la mienne. De plus, ce que seuls les dieux savent, c'est qu'énormément d'apprentis ayant raté le Test meurent assassinés. La dernière chose qu'ils voient avant de mourir sont les dagues légendaires d'Artémis, connues pour ne jamais rater sa cible. Sous ses airs calmes, elle est une vraie lionne. J'ai hâte de me confronter à elle. Car oui, je ne compte pas la laisser vivre une fois qu'elle aura repéré l'entrepôt. Un simple détail que j'ai passé sous silence. Inutile d'affoler Sam. En me rejoignant, il aurait dû penser à ce qu'il allait perdre. En résumé, tout.

- Si tu n'as pas besoin de moi, je vais retourner à l'Olympe.

- En pleine nuit ? Tu seras suspecté de trahison.

- Alors dis-moi ce que je dois faire ! grogne t'il

Décidément, il est pire qu'un bulldog et son os ! Il ne compte pas lâcher l'affaire. J'aurais finit par lui dire ce qu'il a à faire, de toute façon. C'est juste que le faire attendre m'amuse, on dirait un animal à qui on a retiré un jouet et qui est prêt à mordre. Sauf qu'il ne me fait pas peur, et puis, shooter accidentellement dedans est si vite arrivé.

- Ce que je te propose n'est pas compliqué à première vue. Tu demandes à participer à la traque, et s'ils refusent tu les suis quand même. Je te mettrai une puce, ainsi on verra les mouvements du groupe de chasseurs.

- C'est tout ?

- Oui.

Il n'imagine pas à quel point ça va m'aider. Sans même le savoir il sera une des causes de la mort de sa mère. Le moment où il comprendra, ce sera trop tard. Et s'il cherche à venger sa chère génitrice, je serai dans l'obligation de le tuer aussi. Je repars dans l'univers de mon livre, en quête d'un antagoniste imposant. Je ne crains personne. Qui serait assez fort pour pouvoir me contrer ? Dans de nombreux ouvrages, il est dit que le Temps n'a pas d'ennemi qui puisse briser son sablier mortel. Il emporte tout sur son passage sans rien pour l'arrêter. Alors, qui dois-je redouter ? Tant que ce pouvoir invincible coule dans mes veines, je continuerai à marcher vers ma destinée, la tête haute. Et que quelqu'un ose cracher à mon passage, il ne me faudra qu'un instant pour lui arracher la langue, voir plus selon mon humeur.