Preface

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La musique était forte et les nombreuses conversations s'entrecroisaient à différentes intonations. Toute la maison empestait la fumée de toute sorte. La plupart des jeunes s'amusaient sans se soucier du reste. Ce soir, il n'y avait rien pour les empêcher de se divertir de tous les tracas quotidiens. Des verres d'alcool trainaient un peu partout. A l'intérieur de la maison, il faisait très chaud alors que dehors le froid régnait même si c'était le début du printemps.

Joëlle se trouvait dans la cuisine avec ses copines. Elles avalèrent chacune un shooter de tequila avant de retourner danser avec les autres sur la piste improvisée. Elle ignorait l'heure qu'il pouvait être et elle s'en fichait totalement. Tout ce qu'elle désirait, c'était s'amuser. Elle ne se souvenait pas qui était le propriétaire de la maison. Ça devait être l'ami d'un ami ou un truc du genre. Peu lui importait. Il y avait de la musique, des amis et de l'alcool. Tout pour que la fête soit une grande réussite ! Qu'aurait-elle pu demander de plus ?

Lorsqu'une nouvelle chanson débuta, elle ouvrit les yeux pour revenir à la réalité. Elle aperçut son petit ami parmi la foule d'adolescents. Il lui sourit. Heureuse de le voir, elle affronta les gens autour d'elle pour lui sauter dans les bras. Il la serra très fort contre lui avant de l'embrasser. Elle l'entraîna vers les danseurs, mais il secoua la tête. Il lui fit signe qu'il allait se chercher quelque chose à boire. Elle hocha la tête avant de retourner danser. Elle jugeait avoir assez bu pour ce soir. Sa limite était atteinte et elle aimait trop danser pour arrêter maintenant. Elle retourna auprès de ses amies. Elle ferma les yeux, se laissant envahir par la musique. Elle dansa encore deux ou trois chansons avant d'ouvrir à nouveau les yeux. Elle aperçut son frère du coin de l'œil. Une bière à la main, il discutait avec un autre garçon avant de fouiller dans ses poches. Il répondit à son téléphone. Il n'avait pas l'air très heureux. Elle le vit raccrocher et, même si elle était incapable de l'entendre, elle était capable de savoir ce qu'il marmonnait. Jurant en rangeant son téléphone dans sa poche, il leva les yeux vers les adolescents après avoir vidé son verre.

Est-ce qu'il me cherche ? Elle haussa les épaules avant de se remettre à danser. Quelques secondes plus tard, son grand frère se trouvait près d'elle. Il lui tapa sur l'épaule pour attirer son attention. Elle fit la moue en se tournant vers lui. Il se pencha vers elle.

- Nous partons, dit-il sur un ton sec.

- Vas-y. Quelqu'un d'autre me ramènera.

Il secoua énergiquement la tête.

- Non. Viens.

La jeune fille ouvrit la bouche pour protester, mais il serra les mâchoires avant de lui répondre :

- Maman veut que tu rentres avec moi maintenant.

- Pourquoi si tôt ?

Il poussa un profond soupir en levant les yeux vers le plafond.

- Parce que j'étais privé de sortie et que maman a découvert que je suis sorti. Ça te va ?

- Si c'est toi qui est privé de sorti, pourquoi est-ce que je suis punie ?

- Elle veut que tu rentres. Viens.

Il la prit par le bras et la tira plus loin. Elle fit à nouveau la moue et se tourna vers ses amies pour les avertir de son soudain départ. Elles lui demandèrent une explication. La jeune fille secoua la tête en haussant les épaules. Je leur expliquerai plus tard. Elle suivit son frère. Lorsqu'elle passa près de son petit ami, elle l'embrassa et lui dit qu'elle devait partir. Elle lui murmura qu'elle le contacterait un peu plus tard.

Ils montèrent dans la voiture et il démarra en trombe.

- Merde ! s'écria-t-elle en s'empressant de boucler sa ceinture.

Il ne répondit rien. Il empoignait le volant peut-être un peu trop fort. Ses jointures étaient complètement blanches. Elle lui demanda de se calmer. Encore une fois, il garda le silence. Elle en avait assez de son attitude.

- Tu pourrais quand même dire quelque chose !

- Elle n'avait pas le droit !

- Ne joues pas à la victime, s'il te plaît. Tu étais puni et tu le savais très bien.

- Et alors ? Elle n'était pas obligée d'entrer dans ma chambre.

Elle fronça les sourcils.

- Combien de bières as-tu bu ?

Il haussa les épaules en lui répondant qu'il ignorait. Il n'avait pas gardé le compte. Il frappa le volant, pestant contre leur mère. A nouveau, elle lui demanda de se calmer parce que ça ne servait à rien.

- Arrête la voiture, s'il te plaît. Appelons un taxi.

- Je vais bien.

- Mais tu as bu ! Et je ne peux pas conduire non plus...

- Ce n'est pas la première fois que je le fais et je n'ai jamais eu un seul accident.

Elle fronça les sourcils avant de reposer sa tête contre l'appui-tête du siège passager. Du coin de l'œil, elle aperçut une ombre foncer droit sur eux.

Un été meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant