Chapitre 5

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Elle se tourna sur le côté en sanglotant. Que lui arrivait-il ? Avait-elle complètement perdu la tête ? Si elle avait développé un don, elle n'en voulait plus. Elle n'en avait jamais voulu. Elle pleura un moment avant que ses sanglots ne se calment. Elle prit plusieurs profondes inspirations, songeant à ce que Peggy lui avait demandé. Si elle faisait un autre rêve, ça voulait dire qu'une autre personne devait mourir. Pouvait-elle s'approcher de l'homme en noir ? Elle n'était vraiment pas pressée de connaître la réponse.

Elle s'extirpa du lit pour entrer dans la salle de bain. Elle s'aspergea le visage d'eau froide, espérant ainsi faire disparaître les signes d'un mauvais sommeil et d'une crise de larmes. Elle attendit encore un instant avant de descendre. Les dégâts étaient toujours visibles, mais elle allait devoir faire avec.

Joëlle mangea à peine au dîner. Personne ne pouvait l'en blâmer. Elle passa un peu de temps avec sa famille avant de sortir pour rejoindre ses amis. Au loin, le tonnerre grondait, annonçant un orage. Elle arriva chez Christine quelques minutes plus tard. DJ et Marco se trouvaient déjà au sous-sol avec Simon. Il ne manquait que Laurie. Christine descendit une énorme boîte qu'elle déposa près du sofa.

- Est-ce que la boîte est remplie ? demanda Joëlle.

- Plus ou moins, répondit Christine en repoussant ses cheveux derrière son oreille. Je ne sais pas comment ses parents ont pu être capables de rassembler certaines choses.

- Beaucoup de courage, soupira DJ en posant son menton sur ses mains jointes.

Laurie descendit l'escalier, s'excusant pour son retard. A voir son visage, ses amis savaient qu'elle avait pleuré. Personne n'était vraiment pressé par ce qu'ils s'apprêtaient à faire. Christine lui tendit la boîte de mouchoirs alors que les autres s'installaient un peu partout près de la table à café. Simon déposa la boîte sur la table basse. Un lourd silence pesait sur le groupe d'amis.

- Je me demande si nous sommes vraiment prêts à le faire, dit Marco en essuyant sa joue du revers de la main.

- Personne ne peut être prêt, répliqua Laurie.

- Si ses parents ont pu y arriver, répondit Joëlle, s'agenouillant près de la table basse.

Ses amis approuvèrent d'un simple mouvement de tête. Christine ferma les yeux, respira à fond et s'approcha de la boîte. Elle pigea un petit contenant de carton. Elle l'ouvrit avant d'éclater en sanglots. Simon prit à son tour ce qu'elle tenait d'une main tremblante. Il fronça les sourcils. Il ne semblait pas vraiment comprendre. DJ lui fit signe de lui donner le contenant. Il regarda à l'intérieur et sourit.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Marco.

- Elle... elle a gardé des billets...

- Quel genre de billets ? renchérit Joëlle, les sourcils froncés.

Laurie tendit la main et DJ lui remit la petite boîte. Elle aussi se mit à sangloter en fouillant parmi les nombreux billets.

- Des billets de sortie, des spectacles, cinéma... Elle... elle a tout gardé...

Le visage trempé de larmes, elle en prit un et sourit.

- Notre weekend de ski l'an dernier, dit-elle.

- Je me souviens très bien de cette sortie, répondit Christine en souriant elle aussi.

- C'était un super weekend, ajouta Marco.

- Ce n'est pas à cette époque que tu t'es cassé la jambe ? demanda DJ à Simon.

Ce dernier se renfrogna en hochant faiblement la tête. Il croisa les bras en répondant que c'était à cause de Samuel qu'il avait eu ce stupide accident.

Un été meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant