Chapitre 14

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Elle était assise à l'arrière d'une voiture de patrouille, une lourde couverture autour des épaules. Elle observait les policiers s'activer un peu partout. Elle touchait du bout des doigts le bandage qu'un ambulancier lui avait fait. Ses égratignures la démangeaient beaucoup. Une fois ses blessures nettoyées, les ambulanciers s'étaient tournés vers la victime. Les ambulanciers remontèrent le brancard après avoir placer le corps dans un sac mortuaire. Ils emportèrent le brancard jusqu'à l'ambulance. Joëlle ferma les yeux et sanglota. Ses parents seraient bientôt là, tout comme ses amis. Marco arriva le premier. Il rejoignit la jeune fille et la prit dans ses bras pour la consoler tout en pleurant lui aussi. Christine arrêta près de la voiture de patrouille, paralysée sur place. Marco lui fit signe de venir les rejoindre. Ils pleurèrent un instant ensemble.

- Je suis vraiment désolée... sanglota Joëlle. Je... je n'y suis pas arrivée...

- Ce n'est pas ta faute, répondit Marco en essuyant ses joues. Personne ne peut y parvenir du premier coup.

- J'ai essayé de l'avertir, mais il n'entendait pas. Et je l'ai attaqué.

- As-tu réussi à le blesser ?

Joëlle secoua la tête. Elle entendit la voix de ses parents discuter avec un des policiers. Ils se dirigèrent ensuite vers eux. Le policier vint les rejoindre, accompagné de ses parents. Il leur posa à tous quelques questions concernant les habitudes de leur ami. Joëlle lui donna une description du meurtrier, mais refusa de révéler comment elle avait pu le voir. Les inspecteurs Boutin et Nolan l'interrogèrent à leur tour. Ils voulaient savoir comment elle pouvait donner une description du meurtrier sans y avoir assisté réellement. Ils n'allaient sûrement pas la croire si elle leur parlait de ses rêves. Elle était bonne pour l'asile !

- Tu sais que tu ne dois pas nous cacher ce que tu sais, dit l'inspecteur Nolan sur un ton qui se voulait sûrement un peu menaçant. Et tu dois dire la vérité. Est-ce que tu étais avec ton ami lorsque c'est arrivé ?

Elle ne répondit pas.

- Comment expliques-tu toutes tes égratignures ? demanda Boutin en croisant les bras.

Sa mère fronça les sourcils en repoussant légèrement la couverture pour savoir de quoi l'inspecteur parlait. La jeune fille resserra la couverture autour d'elle en fusillant du regard l'inspecteur qui maintenant s'acharnait sur elle.

- Pourquoi vous ne la laissez pas tranquille ? rétorqua sa mère en lui passant un bras autour des épaules. Ma fille vient à peine de retrouver le corps d'un ami !

- Je sais, répondit Nolan, mais...

- Elle traverse un moment très difficile et vous ne semblez pas le comprendre.

- Nous cherchons seulement à expliquer...

- Il n'y a rien à expliquer, inspecteur. Ma fille se trouvait dans sa chambre. Nous présumions qu'elle se reposait. Elle est soudainement sortie.

La jeune fille n'en revenait pas. Sa mère prenait sa défense et venait de lui donner une idée.

- J'étouffais, dit-elle. Je devais sortir, prendre l'air. J'ai couru jusqu'à la piste cyclable en pleurant.

- Et tes égratignures ? demanda Boutin.

- J'ai trébuché en courant à travers la forêt. Je crois que je me suis coupée la main sur une pierre.

L'inspecteur Nolan notait tout dans son petit carnet. Il lui demanda pourquoi elle avait refusé de lui répondre avant l'intervention de sa mère. Elle haussa les épaules.

Un été meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant