Chapitre 15

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Elle ouvrit brusquement les yeux. Elle ne voyait que le plafond. Que s'était-il passé ? Mon mal de tête... Elle toucha son front. Elle se sentait encore un peu dans le brouillard. Le médicament devait encore faire effet. Elle se redressa lentement. Combien de temps avait-elle été inconsciente ? Elle n'avait pas l'impression d'avoir dormi. Elle s'appuya contre son lit pour s'y asseoir. Elle se frotta le visage, cherchant toujours à comprendre ce qui s'était passé. Son mal de tête avait été si fort ? Son téléphone vibra sur la table de chevet. D'un geste lent, elle le prit.

Lorsque l'écran s'illumina, elle constata la réception d'une dizaine de messages au cours des deux dernières heures. Non, je n'ai vraiment pas dormi parce que je n'ai rien entendu. Et les messages provenaient de ses amis. La jeune fille poussa un soupir de soulagement. Christine lui disait qu'elle était injuste et Marco voulait savoir comment elles allaient, toutes les deux. Il leur demanda également de le rejoindre au bar laitier un peu plus tard dans la soirée. Ça lui allait. Joëlle pourrait en profiter pour discuter avec ses amis au sujet de l'étrange garçon que le père de Simon avait mentionné. Après avoir déposé son cellulaire sur la table de chevet, elle reprit son livre de fin d'année. Elle poursuivit sa recherche, regardant à nouveau les mêmes visages. Pourquoi n'en reconnaissait-elle aucun ? Aucun ne semblait avoir la même stature que lui. Est-ce qu'elle se trompait ?

* * * * *

- C'est complètement insensé, lança Marco en fronçant les sourcils. Est-ce que tu entends ce que tu dis ?

Joëlle leva les yeux au plafond en soupirant. Christine ne comprenait pas non plus. Pourtant, c'était tellement simple pour elle. Si elle dormait, elle perdrait un autre ami. Ou même sa propre vie. Elle serait incapable de dormir tant et aussi longtemps ce type rôdait autour d'eux. Tout à fait logique, non ? Elle leur répondit que les médicaments l'avaient beaucoup aidé.

- Quel genre de médicaments ? demanda Christine.

- Rien d'illégal.

- Et alors ? rétorqua Marco. En as-tu beaucoup avalé ?

- N'en faites pas toute une histoire, dit Joëlle en secouant la tête. Je vais bien alors n'en parlons plus.

- Tu n'as aucun don spécial, grommela Christine en jouant avec sa paille.

- Je n'ai jamais parlé d'un don, OK ?

- Je croyais que nous devions arrêter de nous disputer, ajouta Marco en repoussant son verre. C'est ce que nous avions décidé avant que DJ...

- Pour certaine personne, commença Joëlle, ça semble trop difficile.

- C'est vrai que je connais un peu mieux mes amis, maintenant.

- Arrêtez, s'il vous plaît...

Joëlle soutint le regard de Christine un court instant avant de regarder son lait frappé à peine touché. Ils demeurèrent silencieux, mais un malaise planait toujours au-dessus d'eux. Respecte ton plan. Tu étais seulement fatiguée lorsque tu y es allée. Là, tu vas bien. Personne ne peut t'empêcher d'y aller. En quittant la maison, elle avait décidé de visiter tous les lieux où les corps avaient été retrouvés – et où les meurtres avaient également eu lieu. Elle n'en avait parlé à personne. Elle ne voulait pas entendre les discours lui faisant la morale. Elle savait parfaitement ce qu'elle faisait. Elle haussa les sourcils et leva les yeux vers Christine.

- J'ai quelques questions à te poser sur Simon.

Marco pencha la tête sur le côté, intéressé à écouter ce qui allait se dire. La jeune fille attaqua directement le vif du sujet.

Un été meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant