Chapitre 4

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Un routier fit la découverte du corps de Francis le jour suivant. Les policiers s'empressèrent d'ouvrir une enquête. Etait-ce le même meurtrier qui avait tué le jeune couple ? Les inspecteurs chargés de l'enquête s'occupaient également du meurtre de Peggy. Ils refirent le même parcours effectué précédemment, posant des questions à tous leurs amis communs. Joëlle n'eut aucune réaction particulière lorsque les inspecteurs la visitèrent. Elle avait entendu la nouvelle à la télévision comme la plupart des gens de la ville. Les images de l'accident lui rappelaient étrangement son rêve.

Dans les petites villes, les nouvelles et rumeurs ont toujours circulé très rapidement. Ce ne fut donc pas une grande surprise lorsque les gens commencèrent à parler d'un tueur en série qui massacrait les adolescents. Même s'il n'y avait que deux victimes dans le moment.

Joëlle se rendit à la plage au coucher du soleil. Elle ressentait toujours le même malaise qu'à son réveil. Elle était incapable de s'en défaire. Elle était persuadée d'avoir rêvé à la mort de ses deux amis. Avait-elle développé une habileté à faire des rêves prémonitoires ? Si elle en discutait avec son médecin, la croirait-il ? Elle n'était pas certaine d'y croire elle-même... Ce n'était peut-être qu'une simple coïncidence, mais les chances étaient un peu minces.

Soupirant, elle remonta ses genoux sous son menton. Elle cherchait à comprendre ce qui se passait. Deux de ses amis venaient de mourir depuis le début des vacances. Pour quelle raison devaient-ils mourir ?

- Je savais que je te trouverais ici, dit une voix derrière elle.

Joëlle ne bougea pas, regardant droit devant elle. Laurie se laissa tomber près de la jeune fille.

- Tu comprends quelque chose à ce qui se passe ? lui demanda-t-elle.

- Pas vraiment.

Laurie renifla.

- Je sens que les vacances vont être merdiques.

- Elles n'ont pas très bien commencé, si tu veux mon avis, répondit Joëlle sur un ton sec.

- Et j'en suis vraiment désolée.

- Tu as couché avec Francis et embrassé Samuel. Ne me dis pas que tu es désolée, s'il te plaît. Tu n'aurais pas dû songer un seul instant à faire ça.

- J'ai seulement rendu service.

- A qui ? Tes copines ?

- Francis avait besoin d'oublier ses problèmes et Samuel désirait trouver un moyen de te rendre jalouse pour te faire réagir. Je ne ressens rien pour eux... Et Sam ne faisait que parler de toi. A quel point il t'aimait et que tu étais géniale.

- Tu nous as dit que tu étais jalouse, répliqua Joëlle.

- Et c'est le cas. J'en ai un peu profité, je sais.

- Mais nous sommes toutes des amies, ajouta une voix derrière les deux filles.

Elles se retournèrent pour voir Christine, les joues trempées de larmes. Elle s'installa près de Joëlle en reniflant.

- Nous avons rencontré des conflits pires que ça au fil des années, poursuivit la jeune fille.

- Nous sommes toujours là l'une pour l'autre, dit Laurie.

Les trois filles demeurèrent silencieuses un petit moment. Elles regardèrent l'horizon avant que Christine n'éclate brusquement en sanglots. Joëlle et Laurie froncèrent les sourcils en se tournant vers leur amie. Il lui fallut quelques secondes avant de pouvoir leur expliquer ce qui n'allait pas. Reniflant, elle leur dit que Peggy n'apprécierait sûrement pas de les voir se tourner l'une contre l'autre comme elles le faisaient. Deux de leurs amis venaient de mourir. Elles avaient besoin de support et elles étaient les seules à pouvoir se réconforter. Laurie changea de place et passa un bras autour des épaules de Christine. Joëlle hésita un court instant avant de faire de même.

Un été meurtrierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant